Les Avalanches
Entre terreur et fascination
« ca craint ou pas?! »
Qui ne s’est jamais entendu poser cette question au sommet d’une pente?! Question rituelle bien sur mais pas anodine du tout!!! Le mauvais choix d’itinéraire peut signer un arrêt de mort dans les remous d’une avalanche. Entre fatalité et science, l’avalanche est la menace permanente qui pèse sur le freerider. Quelques rares fois par malchance, stupidité, ou erreur de jugement, le couperet tombe et l’avalanche vous emporte… Impressionante, brutale, sournoise, …, c’est aussi un phénomène naturel d’une beauté… surnaturelle.
I. Les différents types d’avalanches
- Les avalanches de neige poudreuse:
C’est une neige très prisée des skieurs, de faible densité (50 à 80 kg par m3) et d’une température toujours négative.
L’avalanche de neige pulvérulente se produit généralement après de fortes chutes et par temps froid. Elle peut atteindre des vitesses stupéfiantes de l’ordre de 300 à 400 km/h (80 à 110 mètres par seconde).
Les effets de ces avalanches sont terribles : forêts ravagées, maisons soufflées…
Le mélange de neige en poudre et d’air forme un aérosol dont on peut imaginer l’impact sur les poumons des individus et des animaux.
L’ampleur des dégâts excède souvent la zone atteinte par la neige du fait de la surpression de l’air déplacé par l’avalanche. On cite parfois l’exemple de chamois retrouvés accrochés par les comes dans des arbres situés sur le versant opposé…
On peut aisément deviner que face aux très grandes vitesses atteintes par la neige il est quasiment impossible de fuir, même latéralement.
La réaction la plus salutaire consiste à se couvrir le visage pour ne pas respirer le nuage de neige après s’être couché au sol en se cramponnant.
Le plus efficace reste, bien sûr, de ne pas s’aventurer en montagne après une forte chute de neige.
- L’avalanche de neige humide:
Formées d’une neige de forte densité (200 à 600 kg par m3), elles se caractérisent par une importante présence d’eau liquide du fait d’une température égale ou légèrement supérieure à zéro.
Généralement fréquentes au printemps, on les rencontre aussi en hiver après une période de redoux.
Au contraire des avalanches de poudreuse, leur vitesse est lente (de 10 à 20 km/h), mais les masses en mouvement peuvent être considérables.
L’énorme pâte de neige lourde se comporte comme un colossal rouleau compresseur qui écrase tout sur son passage.
Heureusement, les zones propices à ces types d’avalanches sont bien connues et cartographiées car leurs trajectoires sont identiques d’une année sur l’autre ; contrairement aux avalanches de neige pulvérulente dont les trajectoires sont capricieuses.
Les conditions météorologiques bien particulières aux avalanches de neige humide rendent plus facile leur prévention, car on peut aisément ne pas se trouver en montagne quand les paramètres de déclenchement sont réunis.
Si l’on est menacé par une avalanche de ce type, la fuite latérale peut être salvatrice compte tenu de la faible vitesse de la neige.
Il sera par contre, le plus souvent impossible de se dégager par ses propres moyens tant la neige est compacte et interdit tout mouvement.
Le salut est alors dans la rapidité des secours.
- L’avalanche de plaques:
Elles sont actuellement responsables de 80 % des accidents.
Les plaques de neige sont occasionnées le plus souvent par le vent, qui au fur et à mesure, transforme les cristaux de neige froide en petits grains ronds.
Ces grains s’agglomèrent pour former des congères, des corniches ou des plaques reposant sur une sous-couche.
Au fil des jours, les métamorphoses très différentes de la plaque et de la souscouche provoquent une perte de contact entre elles.
Il en résulte une instabilité telle que la surcharge d’une nouvelle chute de neige ou du passage d’un skieur peut provoquer la rupture.
Avec une densité de 300 kg par m3, la masse d’une plaque peut être considérable : ainsi une plaque de 100 m de long x 50 m de large x 1 m d’épaisseur pèsera 1 500 tonnes, soit l’équivalent de 1 00 camions de 15 tonne…
II. L’échelle européenne de risques d’avalanches
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1-Faible
Les déclenchements ne sont en général possibles que par forte surcharge et sur de très rares pentes extrêmement raides. Seules des petites coulées peuvent se produire. En général, les conditions de glisse sont sûres. -
2-Limité
Des déclenchements sont possibles surtout par forte surcharge. Toutefois, des départs spontanés d’avalanche de grande ampleur ne sont pas à craindre. Les conditions de glisse sont favorables pour la plupart. -
3-Marqué
Des déclenchements sont possibles parfois même par faible surcharge. Dans certaines situations, quelques départ spontanés d’avalanches de taille moyenne, et parfois assez grosse, sont possibles. Évitez autant que possible les pentes raides d’exposition et d’altitude à risque. -
4-Fort
Des déclenchements sont probables même par faible surcharge dans de nombreuses pentes raides. Les conditions sont défavorables. L’appréciation du danger d’avalanche demande beaucoup d’expérience. Limitez-vous aux pentes peu raides. -
5-Très fort
Spontanément, de nombreux départs de grosses avalanches sont à attendre y compris en terrain peu raide. Les conditions de glisse sont très défavorables. Restez chez vous est préférable…
Un conseil, il faut absolument adapter son comportement en fonction des conditions rencontrées et savoir renoncer
III.Instruments pouvant sauver la vie
En dehors de l’arva, appareil le plus utilisé ( à défaut d’être le plus maitrisé par ses utilisateurs), il existe toute une panoblie de matèriel de secours…
- Arva: appareil de recherche de victime en avalanche. Il a deux fonctions:l’émissiond’un signal pour être retrouvé par les secouristes etréceptiondu signal qui permet de retrouver une personne ensevelie.
Un entrainement adapté est nécessaire pour savoir s’en servir.
-Arva de l’an 2000
Quatre marques sont distribuées en France:
-Ortovox
-Nic Impex
-Barryvox
-Tracker
- ABS:deux ballons d’air se gonflent comme un airbag (déclenchement par le skieur) grâce à une cartouche d’azote comprimé. Peu utilisé, l’ABS semble avoir confirmé son utilité dans les tests. C’est en tout cas le seul dispositif qui aide à rester en surface en flottant et qui permet d’amortir les chocs. Il est intégré dans un sac à dos.
Pour en savoir plus, clik ici.
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La pelle: Indispensable pour sortir une victime.
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La sonde: Permet d’affiner les la localistation de la victime ensevelie. Le trio arva, pelle, sonde est inséparable ( si vous négligez l’un des éléments, le temps de recherche peut être multiplié par quatre).
L’intérêt d’une pelle et d’une sonde
- L’avalung: Commercialisé par Black Diamond, c’est un système de filtration d’air qui évacue le gaz carbonique pour éviter l’asphixie. Il allonge considérablement le temps de survie sous la neige…
- Recco: Plaquette qui se fixe en général sur les chaussures de ski, elle réfléchit un signal envoyé par les sauveteurs. C’est un système passif qui nécessite la présence des secours. Disponible dans les magasins de sport et intégré par certains fabriquant de chaussure (par exemple atomic)
Recco; intérêts et limites
IV. L’info qu’il vous faut:
- Météo, bulletin d’estimation:
-Météo France
-Météo et estimation pour la Suisse
-Info pour toute l’Europe
- Pour en savoir plus sur les avalanches:
-Site d’un grand spécialiste de la neige, Robert Bolognesi. Son bouquin, « Attention avalanche » est une mine d’infos
-Site de l’anena
-Dossier complet, Agoride
-Avalanche-net
Même avec toutes ces infos et tout le matos, n’oublie pas que la montagne reste la plus forte! Alors la prudence est de mise! Afin de pouvoir rider encore longtemps en dehors des terrains balisés!