comme beaucoup dans le sujet bientôt 15 ans de ride dans les patounes, une passion qui a changé, une éthique qui s’est affinée et un milieu un peu trop géré bouffé par la consommation.
en 1996, armé de ma winterstick, de mes emery et de mes blaxx, après être monté en station en 125cm3 la planche sanglé dans le dos, je devallais habillé en fluo des pistes en cherchant à faire ce qui m’avait fait rêver dans les vidéos comme apocalypse snow, le snowboard était assez mal vu, la cohabitation avec les skieurs pas toujours facile, ceux qui géraient grave faisaient de l’alpin, il y avait pas de neige et on tournait en boucle sur les rares pistes à canon. le forfait saison coutait 800 francs, tout le monde lisait snowsurf ou surf session hors série hiver.
quelques années plus tard, F2 éliminator, flow team, casque intégral, accelerateur HF, c’est les compets de boardercross, la discipline est à la mode, je suis à fond dedans et regarde mon classement dans les listes AFS, le snowboard est rentré aux JO, on croise Xav, Matthieu ou Karine au départ de certaines étapes françaises, mais les magazines critiquent, on voit de la barre de fer partout, les skieurs rattrapent le retard en freestyle et en powpow, la masse suit l’esprit de snowsurf qui s’éloigne d’un esprit pourtant sympa, fêtard mais ou on envoyait tous du gros.
aujourd’hui, flow solitude, swallow ou swoard, ça dépend des conditions et si elles sont pas bonnes je ride pas. en station le snow est intégré, dans la fédé aussi d’ailleurs, niveau formation les rouges ont gagné: le BE est un rêve brisé. ceux qui débutent sont en place, bien dans leurs sapes assortie à la planche, les skieurs ont pris gout à la courbe et sur les pistes on ne voit plus trop de différences, d’ailleurs plus personne prend trop de risques, ça suit le mouvement. les skieurs dérapent gentiment, les snowboardeurs aussi, ces derniers font du flat sur les bord de piste ou se posent au parc ou au restau d’altitude. les anciens ont laché l’affaire malgré la passion et des fois on les croisent à dessiner des courbes dans une combe sauvage loin des pistes avant de rejoindre leurs douces à la terrasse du café.
pour reprendre l’expression d’oldschool, le snowboard est une de mes multiples pratiques à bonheur, mais pour moi plus mon art de vivre et je ne me sens plus appartenir à un milieu. d’ailleurs je ne suis ni snowboarder, ni skieur, ni alpiniste, ni grimpeur, ni canyoniste, ni longskateur, juste à la limite free-lifeur ![](https://www.snow-fr.com/uploads/default/original/2X/a/a295882623359b2efcf3242c602dc5a15ccbb68e.gif)
le monde n’est qu’un éternel recommencement, alors un jour peut être le snow ne sera plus dicté par les modes mais juste par le plaisir.