Quand j’avais contacté CamHK pour un plan rando le 17 mars, il venait de neiger (pas qu’un peu), et ils prévoyaient encore une nouvelle petite chute le lundi précédent.
Du coup on parlait de profiter d’être un jour de semaine pour aller visiter le Charman Som, ou alors le Pic St Michel.
Et puis les températures sont montée. Beaucoup. Et puis les chutes de neige prévues se sont évaporées. Complètement. Et puis les infos des gars du coin ou des sorties sur les sites internet de rando hivernale nous ont finalement convaincu que c’était peut-être faisable, mais que ce serait pas mémorable.
C’est là que je me suis souvenu de ce projet qui me trainait dans un coin de la tête depuis une ballade en été, et qui s’était rappelé à mon souvenir lors d’une sortie avec mon club où on avait fait les Vans au départ de l’Arselle. Et si on se faisait une petite virée par le lac Achard? Les infos ont l’air positive sur l’enneigement en face Sud au-dessus de 1900, les sorties récentes laissent penser qu’il faut viser soit Sud soit Ouest… et une rapide vérification de mes vieilles photos du secteur me confirment qu’il y a assez de possibilités à envisager pour s’adapter aux conditions.
La blague de la veille au soir, c’est que je m’apperçois qu’un de mes batons a perdu son système de serrage. Finalement, heureusement qu’on part bricoler en freerandos avec pleins de manips et de changement ride/monté, parce que je serais parti avec le split, j’aurais été bien embété avec un seul baton. Là c’est les raquettes le plus adapté.
Go donc pour Chamrousse, pas trop tôt parce que de toute façon ça sert à rien avec le bon regel nocturne.
Nous arrivons grâce au super pouvoirs de la télécabine magique au sommet de notre itinéraire (Croix de Chamrousse, 2253m) vers 10h30, frais comme des gardons. La neige en plein soleil a l’air d’avoir déjà ramolli. Le début de l’itinéraire de la face Sud de la Croix a l’air un peu pourri car déneigé par endroit par l’action combinée du vent pendant les chutes de neiges (comme toutes les crêtes) puis du soleil. On hésites un peu à contourner la partie problématique mais en quand même descendre dans ce vallon Sud puis à remonter plus tard vers la Botte avec un risque timing (j’ai qu’un forfait 4h et je compte bien sur le dernier TS pour nous remettre en face du parking), ou descendre tranquillou le bout de piste vers le col des 3 fontaines et attaquer direct la Botte par son arête Nord-Ouest en espérant que le temps d’être en haut, la face Ouest sera en conditions. On joue la sécurité et on prend au plus court. La suite ne nous donnera pas forcément raison.
La seconde interrogation du jour, c’est la crête à monter. Vu du bas ça a l’air un peu tendu du string par endroit:
En fait ça passe crême et on arrive en haut avec un grand sourir et même plus rapidement que ce qu’on pensait:
Inutile de dire que le paysage à lui seul vaut le déplacement. D’ailleurs j’ai même pas pensé à faire des photos du paysage.
Par contre j’ai fait une photo de la face Nord:
Bon évidemment, là c’est en béton armé, avec des cailloux qui dépassent et c’est trop raide pour être safe par grosse poudre. Faudra revenir un jour de petite poudre stable alors?
Nous on va vers la face Ouest et quand on arrive au départ, on sent qu’on va se régaler.
Je m’élance en premier… En fait non, c’est pas bon: il manque au moins une heure de cuisson à la neige pour être bonne. On sent bien la petite couche souple d’1cm en surface, mais les cannelures de fonte super dures dessous font sauter la carre et il faut vraiment rider sur des oeufs pour ne pas se faire piéger. Et la pente est suffisante pour avoir beaucoup de mal d’arrêter une fois sur le cul (me demandez pas comment je sais ).
Un peu frustrant. Jérôme me rejoint au pied du premier mur, comme il peut.
On décide de remonter un peu dans la combe juste à côté, légèrement plus Sud-Ouest donc mieux cuite, pour pouvoir rider un peu de neige sympa avant de plonger sur le lac sans nom tout en bas, via un petit vallon puis un couloir plein Sud. Bonne pioche.
Un dernier coup d’oeil vu du petit lac sur cette descente magnifique:
A présent, il faut remonter vers le col de l’Infernet:
On décide de remonter un peu plus haut à droite, histoire de se trouver un coin tranquille pour manger un sandwich puis descendre sur le lac Achard:
Descente très chouette en super neige cette fois, un passage un peu technique dans du raide peu enneigé, mais neige parfaitement revenue. Dommage que ce soit si court.
Une fois au lac, plus qu’à faire environ 1km5-2km sur le chemin à raquettes avec micro montées et descente pour retrouver la piste de l’Ours dans le virage plein Sud que tous les habitués de la station connaissent puisqu’il leur a forcément coûté une éraflure sur la semelle à un moment où à un autre. De là descente sur Roche Bé pendant laquelle je me rappellerai que le flat technique avec le gros sac et les raquettes fixées dessus c’est pas forcément une super idée, puis TS pour finir par une descente des pistes quasi désertes ramenant à la voiture.
Au final une super journée, plutôt inespérée par les temps qui courent, même si le timing aurait pu être un poil mieux optimisé.
