[Report Rando] Crête de Brouffier

Allez, je rattrape un peu mon retard, dans l’espoir de faire un peu vivre cette section du forum.
Dimanche 31 mars, il y avait une sortie club au programme, un truc relativement ambitieux dans le Beaufortin, (1600m d+, en boucle avec un couloir en 3.3 au milieu).
Sauf que les réponses du mail collectif n’ont pas été très nombreuses. Donc on était deux: Petit Frank et moi-même.
Du coup, je me suis permi de refaire des propositions pour des trucs moins loin et moins engagé, ayant eu une petite saison jusqu’ici.
On tombre d’accord sur la Crête de Brouffier, normale Ouest en première intention, option descente par le Guiliman (début orienté Sud-Ouest) si on est tentés/que ça décaille pas bien, histoire de narguer les skieurs Chamroussiens à distance et de repérer aussi pour une éventuelle sortie alpi/split vers le Taillefer si des fois j’ai envie un jour de me faire ce sommet.
Petit Frank suggère de partir à 5H alors que j’avais proposé 7H. Il a l’air sûr de lui et je suis pas sorti depuis un bout de temps, donc on coupe la poire en deux avec le changement d’heure pour 6H heure d’été.

Trajet tranquille, mais j’apprends dans la voiture que son souhait de partir à 5h était motivé par une dernière sortie en face Sud (donc qui chauffe bien avant les faces Ouest), quelques jours seulement après une chute de neige (donc manteau pas encore densifié).
Là je me dis déjà que j’aurais peut-être du insister un peu.
Pas grâve, au pire on poireautera un peu en haut, c’est sensé être confortable comme sommet.

Bonne surprise, le parking est très bien pour une fois. On chausse dès la sortie de la voiture et on commence le faux plat montant assez agréable (en split pour moi, ski pour lui) des lacets de la route du Poursollet.
Il y a même assez de neige pour prendre un des chemins plus directs qui coupent les lacets. On arrive assez rapidement dans la combe des fontanettes. Combe assez raide, en neige plutôt très dûre à ce moment là.
C’est joli, tracé mais bien large et on se dit que si la neige s’assoupli bien, ça va être sympa à descendre. A tel point que je ne prens même pas de photo en me disant que j’aurais bien le temps d’en prendre à la descente.
Pour l’heure, j’ai quand même un peu de mal à accrocher et je mets les couteaux, d’autant qu’il y a bien 250m de déniv à 30° de pente.
C’est tout de suite plus physique mais aussi plus rassurant/confortable d’avoir les couteaux.
On arrive enfin sur la crête de Brouffier, vers 2200m d’altitude et on découvre la vue magnifique sur l’envers de Chamrousse (ça fait un bout de temps que la vue sur le Grand Serre et le Vercors est somptueuse) en même temps qu’on passe au soleil.
Malheureusement, on se rend bien compte que la neige est encore dure. Pas grave, il reste 250m de dénivelé sur un crête bien large en pente douce, au soleil, avec vue.
On arrive au sommet, enfin le notre, parce que pour les motivés, il y a moyen d’aller faire en crampon le terrible « pas de la mine » puis une traversée d’arrête qui mène au Taillefer encore 400m plus haut.
La neige est encore dure, donc on prend bien notre temps pour manger, faire une petite sieste, prendre des photos (en même temps, il n’est que 11h à notre arrivée au sommet).
Malheureusement un voile nuageux d’altitude arrive un peu avant midi. A ce stade on se dit que ça risque de ne pas beaucoup plus décailler à moins d’attendre très longtemps.
Du coup on prend la décision de redescendre, en passant par le Lac de Brouffier et la variante dite du « Guiliman », qui présente le double avantage d’avoir une orientation un peu plus Sud sur le haut, et d’être moins tracée, donc beaucoup plus lisse.
Effectivement, le début est un vrai régal, descendu en grandes courbes.
Passé le lac de Brouffier, un vallon un peu plus encaissé est bien tentant. Je ne suis pas sûr de quand exactement on est sensé passer franchement rive gauche. On part donc dans le fond du vallon en se disant qu’on aura bien le temps plus tard.
Là pas de chance, la seule trace qui semble réaliste passe rive droite au-dessus du ruisseau (on aurait pu passer rive gauche, mais il fallait remonter de 10-15m au préalable). On continue donc rive droite jusqu’à ne plus avoir le choix et devoir traverser. Passage pas évident.
Une fois rive gauche, la neige est plus froide (comprendre bien glacée), la pente se raidit à nouveau, ça comment à être boisé… Bref, ça devient bien galère, mais on s’en sort à peu près.
Pour ma part, je suis quand même bien content de rejoindre la trouée qui permet de rejoindre en un dernier enchainement de virages à peu près corrects le lac et la cabanne de Prevourey, où on n’aura plus qu’à déchausser pour remonter 1km de faux-plat montant sur un chemin alternativement à sec ou en neige très dure qui nous ramène tranquillement au dernier lacet de la route, d’où l’on se laisse glisser facliement jusqu’à la voiture.

Au final, neige pas terrible, sauf 300 à 400m de dénivelé, mais une journée fantastique dans une cadre somptueux avec un bon copain, ça ne se refuse pas.
Sur et certain que je reviendrai dans le coin.

La vue sur le Grand Glabert et le Sud de Belledonne:

Le pas de la mine, petit verrou raide mais court qui donne accès aux arrêtes pour rejoindre le Taillefer:

Ambiance sommitale:

Descente:

J’ai fais un topo ici:
http://www.snow-fr.com/forum/index.php?showtopic=46736

Pour ceux qui seraient tenté, vu ce qu’il est tombé la semaine passée, ça doit encore être faisable.