LA NEIGE DE CULTURE
LA montagne investit à tour de bras dans ce qu’on appelle"la neige de culture":quarante-six millions d’euros(hors-taxes) pour les seuls canons à neige en 2002 contre trente-sept millions en 2001, soit une augmentation de 24%.Un record historique**. Ces chiffres ont été fournis par leService d’Etudes et d’AménagementTouristiquede laMontagne (SEATM). Ils ne prennent pas en compte les sommes dépensées pour l’aménagement de bassins de stockage de l’eau (réserves collinaires)., et qui créent des lacs artificiels : [B]sept millions d’euros(HT). Ajoutezdix-huit millions d’euros, qui, eux, auront été consacrés à l’aménagement des pistes pour recevoir dans de bonnes conditions cette neige de culture. Et vous aboutissez au total :soixante et onze millions d’euros**. La neige mérite bien son surnom d’or blanc.
Ce ne sont pas seulement des stations de moyenne altitude, qui jouent, elles, leur survie.185stations françaises sur 250 sont aujourd’hui dotées de tels équipements. Toutes y viennent et complètent au fil des ans un dispositif devenu essentiel.
"Il est raisonnable de penser que l’on va vers un triplement des surfaces actuellement enneigées (par le biais des canons) au cours des dix prochaines années", estime le SEATM dans son rapport. Seule la neige de culture peut assurer l’ouverture et la fermeture des pistes à des dates qui ne dépendent plus seulement des caprices climatiques… et garantir le chiffre d’affaires des remontées mécaniques. Les responsables de stations rêvent que la question « Y aura-t-il de la neige à Noël? » devienne obsolète. Selon le SEATM, les canons à neige fonctionnent à plein régime en novembre et décembre, mois qui cumulent 63% des heures de production.
En face, les associations écologistes dénoncent cette « fuite en avant », cette « vision technocratique de la montagne », cette prolifération d’équipements très gourmands en eau, dont les besoins représenteraient « l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 170 000 habitants ». D’un côté les écologites parlent de gaspillage d’eau et d’énergie et en face, les dirigeants des entreprises et les amires des stations mettent en avant le besoin du touriste de descendre à la station les skis aux pieds.
Alors entre « gaspillage » et « le client est roi », qui a raison? …
Edité par Girl of Snow: Titre tagué…