**Patrick Vallençant
(1946-1989)
" Dans le Lyon de mon enfance, la nature avait pris pour moi le visage de quatre arbres. Des quatre arbres rabougris de la petite place située devant l’immeuble où nous habitions […]"
" C’est aussi là que j’ai connu ma première neige, mystérieusement venue d’ailleurs, impalpable dans sa fragilité de flocon […]
" Plus tard, sur les monts blanchis du Lyonnais, j’ai fait quelques courtes glissades à ski […]
" J’ignorais alors que ma vie serait consacrée au ski."
C’est l’histoire d’un grand lyonnais qui, à 15 ans, découvre le ski. (au Planolet, en Chartreuse).
Flanqué d’un père assez rigide, froid, il décide apres cette premiere expérience de retourner autant qu’il le pourra sur des skis.
Aussi il s’enfuit (littéralement!) de chez lui à 18 ans pour partir à l’école de haute montagne, à chamonix.
Apres un séjour de 2 années, il est mis à la porte, car, étant une forte tete, il passait plusieurs jours (6 mois au total) au trou.
Il devient moniteur dans les grandes stations avec son amie mari-jo, et découvre la rando à ski, et l’escalade en 69.
Il entre à l’ensa en 70 et en sort en 73, brevet d’alpinisme en poche.
Il devient célèbre apres la Descente du Couturier et fait connaitre l’extreme au grand public.
Patrick Vallençant mettra sur pieds « Les stages Vallençant » à Chamonix, structure de loisirs pour l’apprentissage des pentes raides.
En 1983, il créera également la fameuse ligne de vêtements Degré 7, tout en couleurs et d’une grande technicité à l’époque.
En 1989, Patrick Vallençant disparaît tragiquement alors qu’il faisait de l’escalade en falaise.
Peu de temps après, Marie-Jo disparaît tout aussi tragiquement alors qu’elle faisait du saut à l’élastique [L’élastique était réglé pour un homme de 80 kg qui avait sauté avant elle. Marie-Jo a décollé du sol et étant beaucoup plus légère est allée percuter la poulie du bras de la grue à laquelle était attaché l’élastique]. (berk ça devait etre assez horrible à voir ! pauvre d’elle!)
10 mai 1971 : face N de la Grande Casse.
" Je file vers le col dans une neige merveilleuse. Je sais dés maintenant que cette forme de ski va prendre dans ma vie une place importante."
• 20 juin 1971 : face N de la Tour Ronde.
• Printemps 1972 : raid à ski Nice-Innsbruck.
• 24 juin 1972 : face nord-est des Courtes, avec son épouse Marie-Josée Vallençant.
• 7 juillet 1972 : couloir en Y à l’Aiguille d’argentière, avec M-J Vallençant.
• 27 avril 1973 : face N de Bellecôte, couloir NNE, avec M-J Vallençant et R. Blanc.
• 8 juillet 1973 : couloir Whymper à l’Aiguille Verte, avec Anselme Baud.
• 5 août 1973 : couloir Couturier à l’Aiguille Verte, avec Anselme Baud.
• En juin 1975, une moisson de couloirs en Oisans : couloir nord du Coup de Sabre, couloir NW du Pic Sans Nom, couloir N du Col du Diable, de la Barre Noire aux Ecrins, Gravelotte à la Meije!
• En 1978 : Face Sud-Ouest et Nord du Huascaran sud (6750 m) au Pérou. Face Sud-Est de l’Artesonraju au Pérou
En résumé, un grand barbu, qui fit sa trace en eclaboussant le prestige des chamoniards . Chamoniards qui, dans leur immense pretention, croient représenter le summum de ce que peut etre l’alpinisme, ou l’extreme.
Il faut d’ailleur dire que « le grand patrick » a été conspué par chamonix, simplement parce qu’il faisait du neuf.
