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30/01/2002 Snow-job - Photographe

« T’iras loin dans la vie. » Découvrez ce mois-ci les ficelles du métier de photographe de snowboard. Les conseils d’Eric Bergeri, sans conteste, l’un des meilleurs photographes de snow au Monde.

Pour toutes les photos magnifiques parues dans les magazines papiers ou même internets, on imagine mal toute la préparation et le travail fourni par les photographes et les pro-riders, tout comme on connaît mal l’envers de ce décor. En quoi consiste réellement le métier de photographe de snowboard ? Les réponses avec Eric Bergeri et Eric Julliand, deux des meilleurs photographes de la scène internationale de snowboard.

Agoride : Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir photographe de snow ?
Eric Bergeri : Rien de spécial. C’est venu comme ça. En fait, je crois que depuis tout petit, je n’ai jamais voulu travailler enfermé dans un bureau.

A : Comment devient-on photographe de snowboard ?
EB : Je n’en ai aucune idée. Je crois qu’en premier lieu, il faut aimer le snowboard, et la photographie.

A : Quel est le profil-type ?
EB : 1m72, yeux bruns ! Je ne sais pas s’il y a un profil type. Ce qui est sûr, c’est que pour réussir, il faut que ce soit une passion. Ce job demande un engagement total pour réussir. Il n’y a pas de demi-mesure.

A : Explique-nous comment s’organise la journée type.
EB : Ca dépend de beaucoup de choses. Des riders, du pays, des conditions de neige, de la période de l’année

A : Gagne-t-on beaucoup d’argent en exerçant ce métier ?
EB : Ca dépend de ton engagement ! Il faut accepter de ne pas avoir une vie « normale ». Comme beaucoup de choses dans la vie, il faut en vouloir en fait.
Il y a moyen de gagner de l’argent mais être ingénieur gagne bien aussi avec moins de stress. Mais bon, je n’échangerais jamais mon boulot pour être ingénieur.

A : Tu comptes exercer cette activité toute ta vie ?
EB : Non. A partir d’un certain âge il faut savoir laisser la place aux jeunes. Mais bon, comme je le suis encore, ça va.

A : Que prévoit-tu de faire après cela ?
EB : Si je savais

A : Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans cette profession ?
EB : De ne pas se lancer s’il n’aime pas le snowboard et la photographie. Il ne faut pas vouloir faire ce job dans l’espoir de gagner de l’argent facilement. La motivation reste essentielle pour réussir. Seul le plaisir peut la donner, pas l’argent.

A : Les bons côtés du job ?
EB : Etre avec de bons gars toute l’année dans la neige. Etre maître de sa vie. Si ça marche, c’est que tu travailles bien et dur, si ça ne marche pas c’est que tu ne travailles pas assez. Tu as ce que tu mérites. C’est un job d’anti-fonctionnaire en fait.

A : Les mauvais côtés du job ?
EB : Voir des riders se blesser. Passer du temps à se tourner les pouces quand il fait mauvais temps. L’impossibilité d’avoir une « vraie » vie avec une copine et tout et tout

A : Une référence de la photo de snow (un nom) ?
EB : Je n’ai pas de référence. Il y a énormément de très bons photographes. Et de toutes façons, même un mauvais photographe peut sortir une photo terrible de temps en temps !

A : Ta plus belle session ?
EB : La prochaine.

Eric Julliand

Agoride : Qu’est-ce qui t’a amené à devenir photographe de snow ?
Eric Julliand : Un jour où j’allais rider avec mes potes, j’ai emprunté l’appareil photo de mes parents. J’ai fait quelques photos souvenirs, ça m’a plu et j’ai continué.

A : Comment devient-on photographe de snowboard ?
EJ : D’abord et surtout en étant snowboarder. Il faut bien connaître le snow, c’est primordial. Un bon photographe de mode fera à coup sûr des mauvaises photos de snow. Il n’est pas forcément nécessaire de faire partie du milieu car on finit toujours par s’y intégrer.

A : Je crois que tu as un autre métier à côté, comment organises-tu ton emploi du temps ?
Je shoote le week-end et travaille comme géomètre pendant la semaine. Mais c’est dur de concilier les deux, j’aurais besoin d’avoir des journées de 48 h.

A : Pourquoi ne fait-tu pas uniquement de la photo ?
EJ : Parce que je ne pourrais pas en vivre. Pour en vivre, il ne suffit pas de vendre ses photos aux magazines, il faut aussi travailler avec les marques.

A : Selon toi, quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon photographe ?
EJ : La connaissance du snowboard, un minimum de créativité, et puis avoir un bon feeling avec les riders.

A : Qu’est-ce qui est le plus important : le matériel, le savoir-faire ou le carnet d’adresses ?
EJ : Les 3 sont très importants.

A : Explique-nous comment s’organise la journée type.
EJ : Cela commence par un coup de fil à quelques riders. On parle des conditions, on choisit un jour, un spot et voilà. Bien souvent, c’est plutôt une impro, genre à 4 h du mat. après une bonne teuf.

A : Tu comptes exercer ce métier toute ta vie ?
EJ : Photographe de snow, peut-être pas, mais en tous les cas, je continuerai toujours la photo.

A : Pourquoi ?
EJ : Car le milieu du snowboard est un milieu très jeune et tu as parfois envie d’aller voir d’autres choses ou d’autres gens.

A : Quels conseils donnerait-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans cette profession ?
EJ : Qu’il ne se prenne pas la tête et qu’il soit très patient.

A : Une référence de la photo de snow ?
EJ : Il y en plein… Vincent Skoglund, Kevin Zacher, Pat Vermeulen, Fausto Capionni, Jim Zbinden (cf calendrier Pulp année 2000)… ce sont des gens très créatifs.

A : Avec quels riders en particulier aimes-tu shooter et pourquoi ?
EJ : Toute la Pulp 68 car je les connais bien, et plus généralement et plus généralement tous ceux qui se prennent pas la tête.

A : Ta plus belle session ?
EJ : Fin de saison aux Crosets comme chaque année. On monte à pied pendant une bonne heure quand la station a fermé, on emmène les casse-croûtes et on a la montagne pour nous tout seul.