[INFORMATION] Cotation ski et snowboard

Cotations en ski/snow de montagne, l’échelle Toponeige**
Source FFME**


Face nord du Charvin (74), 5.5 E4 D+ ouvert en 1982 par E.Carquillat avec 1 rappel

Afin d’éclairer les plus novices d’entre vous, voici une explication simple et détaillée des cotations ski/snow existante, et qui vous permettrons de mieux déchiffrer la difficulté d’une course de montagne.

Volodia Shahshahani, journaliste et passioné de ski-alpinime (terme qu’il a largement contribué à faire connaître en France) commence à éditer des topos de ski-alpinisme à la fin des années 90. A cette occasion il propose un système de cotation encore plus fin afin d’essayer de mieux rendre compte de la difficulté de la descente : la cotation Toponeige que l’on nommera aussi cotation « Volo ». Le principe général est de clairement distinguer une cotation pour la montée et une cotation pour la descente. Il n’y a pas de système de cotation ponctuel : si besoin, une indication est donnée en claire dans la description de la course.

Cotation pour la montée (ou difficulté de marche)

Elle reprend strictement le principe des cotations UIAA utilisées en alpinisme et mises au point par Wilo Welzenbach.

R : randonnée. Pour les terrains enneigés ou piolet et crampons sont normalement inutiles, même par neige dure. Recouvre à peu près les niveaux ski 1 et ski 2.
F : Facile. Course sur glacier sans passages raides comme la voie normale du Mont Blanc. Recouvre à peu près le niveau ski 3
PD : Peu Difficile. Pentes de neige jusqu’à 45°. Recouvre à peu près le niveau ski 4.
AD : Assez difficile. Couloir de neige raide jusqu’à 50° (par exemple le couloir NE des courtes). Recouvre à peu près le niveau ski 5.
D : Difficile. Couloir ou face de 55° à 60°. Recouvre à peu près le niveau ski 5 à partir de 5.4.
TD : Très Difficile. Non défini à ce jour.
ED : Extrêmement difficile. Non défini à ce jour.
A cette échelle de base s’ajoute les nuances + (plus) ou - (moins) ce qui permet d’affiner un peu plus la cotation générale de l’itinéraire comme cela se fait pour l’apinisme.

Attention : la cotation de marche utilise les mêmes dénominations que l’échelle alpine pour le ski-alpinisme, mais cela ne décrit pas la même chose. Dans l’échelle « Volo », AD ou D rend seulement compte de la difficulté de la marche c’est à dire dans notre cas de la montée.

Cette cotation de montée inclue aussi d’autres paramètres classiques en alpinisme comme l’engagement de la course : le degré d’isolement, l’altitude, la longueur de la course et la dénivelation qui vont jouer sur l’état de fraîcheur du skieur et donc sur ses capacités physiques à négocier un passage ensuite délicat. On peut aussi ajouter à l’engagement certains caractères influents sur le moral du skieur comme l’ensoleillement de la pente (les passages à l’ombre sont plus inquiétants), mais aussi en partie la présence des éléments caractérisants l’exposition dans le contexte de la montée.

Aucun des paramètres spécifiques entrant dans la cotation d’une descente n’est pris en compte dans cette cotation de marche.

La cotation ski pour la descente

La cotation de base se fait avec 4 niveaux pour rendre compte de la difficulté technique. A cela j’ajoute une cotation de l’exposition des passages à skier.

Cette cotation se fait selon une échelle de ski 1 à ski 5. Les degrés sont bubdivisés en trois afin de donner une meilleure précision, exemple :

ski 3.1 = degré de difficulté 3 inférieur
ski 3.2 = degré de difficulté 3
ski 3.3 = degré de difficulté 3 supérieur
Le degré 5 est ouvert vers le haut : ski 5.1, ski 5.2, ski 5.3, ski 5.4, ski 5.5, etc . (C’est le principe de cotation des voies d’escalade au US).

Ski 1 : C’est le niveau initaition. Pas de pentes supérieures à 30°. les passages, même en forêt sont assez large. La dénivellé est inférieure à 800m. L’exposition n’est pas importante.
Ski 2 : Pas de difficultés techniques particulières. Pente à 35° maximum. Mais la dénivellée ou l’exposition peuvent être importantes.
Ski 3 : Début du ski-alpinisme. Il y a des passages techniques et des pentes longues à 35°. Il peut y avoir de courts passages à 40°/45°
Ski 4 : Ski de couloir ou de pente raide : pente à 40° très longue avec de courts passages à 50°.
Ski 5 : Pente à partir de 45°/50° et rès longue. Sinon à partir de 50° sur des passages significatifs.

Ensuite l’échelle continue vers le haut dans le domaine du ski extrême : ski 5.4, ski 5.5, etc.

Cotation ponctuelle ski

La cotation ponctuelle ski, complémentaire à la cotation globale ski, évalue la difficulté du passage le plus délicat de la descente à ski. Elle est essentiellement liée à la pente, mais prend aussi en compte l’exposition.
Ses différents degrés sont :

S1 : itinéraire facile ne nécessitant pas de technique particulière pour évoluer en sécurité, route forestière par exemple.
S2 : Pentes assez vastes, même un peu raides (25°), ou itinéraires vallonnés.
S3 : Inclinaison des pentes jusqu’à 35° (pistes noires les plus raides des stations, en neige dure). L’évolution en toutes sortes de neige doit se pratiquer sans difficultés techniques.
S4 : Inclinaison des pentes jusqu’à 45° si l’exposition n’est pas trop forte; a partir de 30° et jusqu’à 40° si l’exposition est forte ou le passage étroit. Une très bonne technique à ski devient indispensable.
S5 : Inclinaison de 45 à 50° voire plus si l’exposition est faible. A partir de 40° si l’exposition est forte. En plus d’une technique parfaite, la maîtrise nerveuse devient importante.
S6 : Au delà de 50° si l’exposition est forte, ce qui est le plus souvent le cas. Sinon à partir de 55° pour de courts passages peu exposés.
S7 : passages à 60° ou plus, ou saut de barres en terrain très raide ou exposé.

Cotation de l’exposition

Cette cotation se décline en 4 degrés. Pour bien comprendre, il faut garder à l’esprit :

A partir de 30° de pente il est impossible de stopper une chute sur neige glacée. De 40° à 45° de pente il est impossible d’arrêter une chute sur neige transformée . 50° et plus : une chute non stoppée immédiatement conduit à l’impossibilité de s’arrêter même en neige profonde . En plus du danger lié à la raideur de la pente, la cotation d’exposition prend en compte la présence d’obtacles intermédiaires risquant de causer des blessures au skieur en cas de chute.

Expo 1 : Il n’y a pas de gros obstacles, et l’exposition est celle de la pente elle-même. Ce facteur est identique pour une pente à 25° ou une pente à 55° haute de 300m et se terminant par une cuvette. Mais dans le cas de la pente à 55°, une chute aura probablement les mêmes conséquences (risque mortel important) qu’une chute sur une pente de 30° mais ayant une exposition coté 3.

Expo 2 : La pente présente dans son axe une barre (par exemple) qui provoquera votre « envol » si vous chutez au dessus. Mais à ce niveau d’exposition si l’envol est certain, le rique de choc violent ou de percussion ne l’est pas. Les couloirs en « S » appartiennent aussi à ce niveau d’exposition.

Expo 3 : Risque certain de sauter une falaise en cas de chute, mais le choc n’est pas certain à 100%. Les couloirs en « S » avec certitude de percution appartiennent aussi à ce niveau d’exposition. Le risque mortel est assez probable.

Expo 4 : Parois très haute avec rebond multiple ou zones d’écrasement. La percution est garantie. Le risque mortel est certain sauf un miracle …

On notera que cette échelle d’exposition ne rend pas compte des risques objectifs : chutes de pierre, séracs. C’est aussi vrai pour l’évolution en terrain glaciaire : séracs, crevasses, rimaye. Il faut donc que vous teniez compte vous même de ces paramètres supplémentaires avant de vous lancer dans une course.

Le facteur exposition est primordial en ski-alpinisme car l’on skie sans être assuré par une corde. Il faut en tenir compte, car le stress contracte les muscles et a tendance à inhiber la prise de décision. L’exposition augmente donc la difficulté.