J’ai regardé un bout de l’histoire du snowboard (conseillé parmi d’autres sur le topic des films complets), c’est vraiment sympa. Ca m’a replongé dans mon sentiment premier à l’égard du snowboard (même si je n’étais pas là avant 90): quelque chose de cool, qui est animé par le désir de la découverte (testons des tricks!) et par le plaisir de rider, une activité dont le slogan aurait été: « je m’en fous de ton jugement, d’ailleurs je ne devrais même pas en parler car je ne le perçois pas, je m’éclate ». Et ce sentiment m’a frappé car s’il est ressenti et qu’il peut être identifié, c’est que se développe en contrepoint une autre perception au moins.
Et cela se retrouverait dans notre pratique actuelle. Non pas que le sentiment décrit au-dessus aurait disparu, mais c’est comme s’il y avait __désormais __2 niveaux de conscience quand on ride: un dans lequel on est connecté, dans lequel on se fiche de la performance ou du regard des autres: on veut juste se faire plaisir. Dans ce cas chaque courbe, chaque appui, chaque aspérité est source de plaisir. Car on est. On est là, présent.
Et puis il y aurait le second niveau de conscience, dans lequel l’esprit est ailleurs que dans l’activité. On peut descendre très bien, sautiller, faire de jolies courbes mais sans présence au monde. Et puis s’y adosserait tout un ensemble de valeurs matérialistes et individualistes: le vêtement a pris une grande importance, celui qui fait la queue à côté de nous fait obstacle à ce que l’on redescende plus vite,… J’ai le sentiment qu’à l’époque les snowboarders étaient vraiment dans l’amour de leur activité et des leurs et étaient bien présents au monde dans leur ride. Et au contraire, j’ai l’impression qu’aujourd’hui les glisseurs de tout bord sont ailleurs quand ils rident.
Je tranche les choses de manière grossière; quel est votre sentiment?