épaules parallèles au board

Une autre façon de voir le problème, c’est d’aborder le phénomène de la torsion entre les pieds. Pour se rendre compte du phénomène, on se met en glissé perpendiculaire à la pente en appui bien réparti sur deux pieds, et on soulève les orteils d’un pied puis de l’autre. Ca va modifier l’angle de prise de carre sous chaque pied indépendament de l’autre, et… ça fait pivoter. C’est même la base de la conduite glissée en appuis deux pieds.
Si on a les spoilers bien verticaux, des bottes pas trop rigides et une musculature solide dans les jambes, on peut le faire rien qu’en jouant sur les chevilles. Mais c’est fatigant. Pour une raison de géométrie du corps humain, une légère rotation du bassin permet de générer la même torsion quasiment sans effort. Le temps de réaction est un peu plus long qu’avec les chevilles, mais on y reviendra plus tard.
Une rotation du torse (en partant des épaules) va forcément provoquer inconsciament cette rotation du bassin. Il existe deux inconvénients majeurs cependant:
1° il y a un petit temps de réaction supplémentaire par rapport à un mouvement qui part du bassin
2° le torse représente une masse supplémentaire, et si on a les bras écartés, le moment d’inertie (révisez vos cours de physique niveau lycée) peut être très important, générant momentannément une contre-réaction dans le mauvais sens, qui prédomine en cas de mouvement brusque et qui arrive pile pendant le temps de réaction où la torsion n’est pas encore arrivée sur la carre.

Personnellement, en conduite deux pieds, j’essaie de contrôler ma trajectoire générale avec la rotation du bassin (pas besoin de temps de réaction hyper court pour des grandes courbes), ce qui laisse les chevilles disponibles pour gérer les petits rattrappages d’urgence (et là faut réagir très vite). J’essaie de ne pas trop penser avec les épaules (je les garde en ligne avec le bassin) et je garde un maximum les bras le long du corps. Après, pour des virages coupé, on va simplement mettre plus d’angle de carre, et doser plus finement la rotation du bassin pour s’assurer que l’accroche est bien répartie sur le plus de longueur de carre possible (sinon, l’avant ne fait plus la tranchée ou l’arrière n’a pas assez d’accroche pour rester dedans).

Ca c’est pour le principe général. Après, dans certaines situations, je couple tout ça avec du transfert avant-arrière, et j’utilise parfois une contre-rotation violente des épaules en cours ou en fin de virage pour me servir de l’inertie et forcer brutalement la planche à accélérer son mouvement de rotation. Ca fait de gros slashs qui peuvent être marrant en poudre, et ça permet de resserrer brutalement le rayon en cassant la vitesse sur le dur. A l’inverse, je peux me servir d’une rotation d’épaules (très progressive cette fois pour ne pas générer de contre-rotation) pour me vérouiller dans une position qui me permettra d’arrondir la courbe en bouclant pour remonter la pente.

Bref, tout ça pour dire que le snowboard a une incroyable richesse de pilotage. Cependant, il faut bien commencer quelque part. Adopter une technique qui fonctionne à peu près partout et avec laquelle on est à l’aise est important au départ, car pour expérimenter d’autres choses, il faut bien commencer par descendre les pistes sans stresser à chaque virage. Et les dosages fin de tous les paramètres, on ne les apprends qu’en expérimentant.

el professor

C’est fou, t’as résumé tout ce que je pensais sans jamais oser le dire…

C’est quand même un sujet qui me turlupine, car à force de pratiquer, on ne fais plus attention, on le fait naturellement, alors pour garder l’adage " les yeux voient, le corps suit" j’ai fais cette expérience:

Debout, décontracté, épaules basses, aucune partie du corps en contraction si ce n’est l’appui au sol bien entendu, dans ces conditions je tourne la tête à droite et doucement mes épaules se déplacent, remise la tête de face, les épaules reviennent, même chose bien entendu à gauche, même chose en déplaçant cette fois ci les hanches.
Normal me direz vous, oui et en ride ou autre, les épaules suivent naturellement les deux parties du corps en ses extrémités, on peut en conclure que les épaules ne sont jamais parallèle à la board sauf si on est crispé, tendu, coincé raide etc…

Et les vidéos de snow en sont truffés d’exemple.

oui enfin, entre tourner les épaules pour provoquer les virages, et les épaules qui bougent légèrement de leur axe quand tu tournes, c’est pas du tout pareil. C’est une conception différente.

Oui mais le changement de direction ne se résume pas exclusivement à des appuis talon/pointe, le corps entier est bien en mouvement.

Exact !

Nan, je suis pas d’accord. Ca, tu le choisis. Maintenant, on a tous notre particularité .

La façon de rider est assez personnelle. Plus tu pratiques, et plus tu vas t’approprier une façon de faire qui t’appartiens.

Je pense que réfléchir au mouvement induit un mouvement qui n’est pas réflexe.

Donc certains mouvements réflexes sont parasites et sont dictés par la peur, refus de la pente donc charge en arrière, refus de se mettre dos au virage et contre rotation, peur des irrégularités et jambes raides.

oui, c’est très juste. Certaines situations vont te faire agir d’une façon inhabituelle est donc modifier certains paramètres.