LE DIE CUT
Décorations semelles
Les skis, en particulier les semelles, forment un support artistique plus ou moins judicieusement exploité par les marques. Jusqu’à aujourd’hui, seuls les fabricants de snowboard profitaient de cette espace créatif pour introduire des dessins.
Aujourd’hui, les skis aussi se mêlent du die cut…
Indiscutablement lié au phénomène de rachat des marques de snowboard par des « majors » du ski, le die cut, se développe chez une bonne partie des fabriquants. Dans le milieu du ski, l’utilisation de ce procédé, encore confidentielle, gagne du terrain. Les manufacturiers jouent le jeu du design; ils s’intéressent à l’esthétisme de leurs planches, un véritable argument de vente… C’est égaleme,t un bon moyen de véhiculer l’image de la marque. En freestyle, les semelles sont un support médiatique de premier choix, bien plus visible qu’un logo au bout d’une spatule.
Certains estiment que cette opération peu rentable n’apporte rien à la performance des skis et en plus serait néfaste aux sensations de glisse puisque la semelle n’est plus tout à fait constante.
Cette observation était valable au début du die cut, lorsqu’on avait du mal à uniformiser les semelles en y introduisant de la couleur. Une semelle en haute-densité était forcément noire et le die cut couleur était réservé pour la spatule et le talon.
Désormais, on obtient les mêmes densités sur les couleurset sur le noir et les qualités de glisse des planches, ainsi que leur facilité de pivotement, ne sont plus remises en cause, ce qui permet, tout en conservant une bonne qualité de semelle, d’affirmer une identité graphique.
Mais, il faut toujours un mais, ce procédé à un prix. Lié à l’opération de découpe sur la semelle, le die cut engendre un gaspillage difficile à supporter quand on produit en petite quantité. Mais pour certains le jeu en vaut la chandelle…
- Le die cut, coment ça marche?**
Le die cut est une technique à base de découpe qui permet de combiner des empiècements de matèriau semelle de différentes couleurs. Plusieurs techniques coexistent.
La première, la plus artisanale, consiste à tailler dans les semelles à l’aide d’emporte pièce en acier trempé, affuté comme des lames de rasoir. Ce procédé est un savoir faire réservé à des spécialistes. Toute la difficulté de cet art réside dans le pliage des couteaux. Cette technique est essentiellement utilisée par les marques qui fabriquent en petites séries. Relativement contraignante, elle nécessite néanmoins peu d’investissement matèriel.
Les deux autres méthodes de découpe font appel au numérique.
L’une se fait au laser, l’autre, à l’aide de lames rigides et très fines. Toutes deux nécessitent d’importantes machines, mais la découpe est facilité et gagne en précision. Pour les grandes séries, l’investissement matèriel devient donc intéressant.
Quelque soit la méthode utilisée, certaines contraintes de découpe persitent. Plus de détails sont fins et nombreux, plus l’opération est difficile à réaliser. Au delà de vingt pièces, un die cut devient très compliqué à réaliser.
Après la découpe, la mise en forme relève également de précision et de bon sens. Trouver les bons emplacements pour les différentes pièces et bien ajuster les couleurs est parfois un casse tête.
Pour répondre au problème de gaspillage, on joue sur l’inversion des couleurs: imaginons un die cut à base de deux couleurs (noir et blanc), qui se partagent équiatblement la surface de la semelle. Au lieu de partir de deux semelles noirs, on travaille sur une noire et une blanche. Ainsi, on va pouvoir transposer les découpes d’un ski à l’autre sans gaspiler de matière.
Il existe également des die cut à base d’empiècements en aluminium. Ils sont disposés en général au niveau des spatules ou des talons pour des raisons de conditions de glisse et de mise en oeuvre…
- Le die cut, c’est ce qu’il y a de plus beau:**
Travail de finition par excellence, cet art graphique souligne l’importance du détail, le gout du travail bien fait. Pour les fabriquants, il est désormais difficile de passer à côté de cet atout commercial de plus en plus apprécié et sollicité. De plus en plus de marques se laissent tenter par cette invitation à la séduction et considèrent le die cut comme un atout graphique qualitatif…
Préparez vous à choisir désormais vos skis aussi en fonction de la semelle…
Source: Fluid Magazine