ATOMIC Poacher Renu 164
Le pack splitboard tout compris, qui a tout compris.
Dans la joie des premiers salaires, j’ai encore commis un achat compulsif : le splitboard d’Atomic. Il faut dire que sur le papier, il est séduisant. Le pack comprend le splitboard, les fixs, les crampons et les peaux, le tout pour moins cher que, par exemple, la Solution de Jeremy Jones (qui a d’autres avantages, cela dit.)
J’ai du faire quelques kilomètres pour le trouver. Il n’est pas toujours très bien distribué par les shops et il faut dire que certaines critiques qu’on peut lire sur internet mettent un peu le doute. La concurrence avec le système Voilé est assez dure. Cela dit, le mec qui me l’a vendu m’a dit en vendre une demi-douzaine par année, ce qui me parait être un chiffre tout à fait respectable.
Pour l’instant, pas de test à proprement parler, juste du teasing, puisque la planche n’a pas encore touché la neige.
Cela dit j’ai joué un peu avec le système dans ma chambre et tout cela me semble bon.
Le système Atomic :
Cette version 2011 corrige quelques critiques lues ça et là : les spoilers des fixs sont désormais pliables, comme sur n’importe quelles fixs classiques. Il y a une protection supplémentaire sous les cale-pieds et un crochet a été ajouté au bout de la spatule avant.
Globalement, ce splitboard fonctionne comme le système Voilé. Les deux parties de la planche sont maintenues ensembles par les fixs et des crochets aux milieux et aux extrémités des spatules (le Poacher étant un swallow, il n’y a pas de crochet au tail.)
Dans la version Atomic, cela dit, on a un avantage : on peut régler la position des fixations. Pour la descente, les fixs se clipsent sur 4 écrous qui se vissent dans des inserts classiques, qui fournissent 3 positions (il y a 8 inserts par pied.) La base de la fix permet de régler l’angle de chaque pied, là où le système Voilé ne permet qu’un réglage définitif.
A noter que les crampons servent d’outil pour clipser et déclipser les fixs. Mais ça a l’air d’aller, et c’est une histoire de force plus que de précision - les moufles ne gêneront pas.
Il faut déchausser pour mettre les crampons. C’est sans doute un désavantage par rapport le système de fix Spark. Cela dit, je compte surtout me promener dans la poudre
Pour la montée, les crochets des milieux des spatules servent de cale-pieds. Cela crée une pièce mobile de plus, on verra si c’est vraiment gênant une fois en haut de la montagne. La charnière, par contre, est d’un bloc, là, pas de risque.
Les peaux sont déjà taillées pour la planche, et sont munies d’un crochet à chaque extrémité.
Mis à jour du Jeudi 25 Novembre :
J’ai eu un créneau pour monter à la montagne et tester ça, mais j’ai du néanmoins resté en moyenne altitude, les sommets étant dans les nuages.
**Rider : moi, 1.75m, 70kg, j’ai commencé la rando l’année passée, en raquette, et le snowboard y’a bientôt 15 ans.
**Conditions/terrain :Temps couvert, froid, mais bonne visibilité. Etant donné que c’est le premier test et que je suis seul, je suis resté sur de la montagne à vache - donc rien de très engagé. L’enneigement est limité mais pas mal pour l’altitude : 20cm de poudreuse qui commence à coller, sur 5cm de fond.
**Montée :Rien à dire à part que c’est un milliard de fois plus efficace que les raquettes. On ne s’énerve pas pour faire la trace, et les dévers? Quel dévers? Ce cauchemar des raquettistes est oublié! Les charnières sont bien placées et les conversions se font le doigt dans le nez (j’ai pas perdu la technique depuis la dernière fois que j’ai mis des skis au pied.) J’ai une câle qui se replie toute seule, faut que j’en reparle au vendeur, mais en attendant, une câle bricolée fera l’affaire.
**Transformation :Pas eu de problème. Le plus chiant reste d’enlever et ranger les peaux. Faut dire que le temps et l’endroit pour effectuer le changement étaient plutôt facile. Je redoute un peu d’avoir à faire ça en plein vent, sur un bout de rocher glacé (en même temps, à ski aussi, ça m’ennuierait.)
**Descente :Je n’ai pas pu testé extensivement - forcément, j’ai fait 2 descentes, et avec encore pas beaucoup de pente. Rien à redire, c’est maniable malgré les 164cm, et c’est joueur. Même avec 2h de montée dans les pattes, et un sac à dos, on pop bien en-dehors de la couche. Après, le shape old school fait que ça se ride plutôt comme un tank ou un bateau, et moins comme un surf. J’ai essayé un nose press, faut du courage. Je ferai sans doute une journée de test sur piste, on va rigoler.
**Design :Il est très beau. Les champs bois sont bien classes, la fibre naturelle qu’on voit à travers la semelle transparente aussi. La finition est impec. Les fix sont un peu grande, mais c’est la faute à une taille pour tous. Il y a tous les points de réglage nécessaire pour faire face à ça.
**En conclusion :Très peu de défaut dans ce système complet. S’il n’y avait qu’une chose à corriger pour le modèle de l’année prochaine, par contre, ce serait le shape. Il faut absolument y ajouter un rocker - c’est un outil pour la poudreuse, et avec des jambes fatiguées par la montée, ce serait excellent de gagner en flottaison avec un nose digne de ce nom. Après, ça reste hyper-bien. On est léger à la montée et à la descente, c’est très maniable malgré la longueur, ça tanke complètement le terrain et ça pop encore même avec tous les instruments de torture vissés dans la planche.
Au final, ce splitboard (ou le splitboard en général) est tellement pratique et efficace qu’une fois en bas, on hésite pas à remonter, là où le souvenir de la montée en raquette annihile toute velléité…
Voilà quelques images :
Juste avant la deuxième descente, ma Gopro me lâche! Damn it.
Quelque part dans ma première descente. Pas beaucoup de neige de ce côté. Ce sera mieux dans la deuxième - heureusement qu’on monte assez vite avec le splitboard.
Le nose. La spatule n’est pas très prononcé, du coup ça se ride assez long. La partie en metal qu’on voit sert aussi de câle-pied pour la montée.
Les fixs. Le disque se clipse sur des picots en metal vissés dans les inserts.
L’engin, en position « montée. »