[REPORT] [Rando] Fin de saison en fanfare

Après avoir fait le point sur mes dispo d’avril et mai, une chose était claire: ma fin de saison, c’est le 12 avril.
Du coup deux dispo: vendredi 10 et dimanche 12. Autant en profiter à fond et finir en beauté.

Pour le vendredi, avec Parmelan on voulait faire le pic de la Belle Etoile: 1300m de déniv’, 2700 et quelques d’altitude, 3.3 avec les difficultés concentrées dans les derniers 250m de dénivelé.
Le BERA consulté la veille en aura décidé autrement: risque marqué de plaques à vent en face Nord en altitude. Subitement, les 40° des derniers 150m plein Nord et connus pour être vicieux en cas de risque de plaques ne nous apparaissent plus du tout comme une bonne idée.
Je suis partagé entre y aller quand même et se rabattre sur le tour des rochers de l’Evèque en cas de doute après avoir vu sur place les conditions, et aller ailleurs.
Sachant que la décision de bifurquer doit être prise au plus tard 500m sous le sommet, après en avoir discuté au téléphone, et en tenant compte d’une contrainte horaire de Parmelan, on se décide pour aller plutôt dans les Bauges, pour se faire la Petite Chaurionde, un itinéraire qui me fait de l’oeil depuis une sortie dans le même coin avec Ras_Kor, Adren_Alien, Roulio et Sygfried il y a déjà quelques années.
Rendez-vous donc à 6h30 pour être au parking à 8h. Il y a foule: déjà une voiture. Le temps qu’on se prépare, une deuxième arrive. Le gars part par les pistes (fermées). Nous préférons en rester à notre objectif et entamons le portage qui durera jusque vers 1300m d’altitude, sur un chemin bien confortable.
Petite pause au chalet de l’Aup de Seythenex pour manger un morceau et boire un coup avant d’attaquer les 400m de la pente finale. On hésite entre l’arête et la voie normale par le fond de la combe Nord-Ouest. Une trace par sur l’arète, mais ne sort pas en haut. On n’a pas pris les crampons, donc on commence la traversée vers la voie normale.
C’est plutôt compliqué avec cette pente, une neige pas évidente à cette heure là, et l’obligation de franchir des zones déjà traversées par d’anciennes purges de fonte: béton armé. Les couteaux mordent mal, je dois traverser sur les griffes avant de mes raquettes sur quelques mètres. Un skieur solitaire nous rejoint. Il peste un peu contre ma trace qui s’éloigne trop du centre de la combe. En même temps, s’il connait le coin, il a qu’à pas suivre MA trace de raquette et faire la sienne, hein?!
Puis d’abord, j’aime pas que les skieurs détruisent mes traces de raquettes !
Bref, on en chie un peu, mais au final on arrive quand même sur le petit plateau sommital qui nous permet de rejoindre plus facilement le sommet.
La vue est unique et on se fait un petit casse-croute bienvenu, tout en regardant un groupe de 4, probablement la voiture avant nous sur le parking, descendre la face Nord de la Pointe de Chaurionde, le sommet juste à côté. Joli spectacle.
Pour la descente, on a un peu toutes les neiges: pas mal tout en haut, pas évidente au plus fort de la pente, génial de 1900 à 1700.
On décide de se faire un plan exploration forestière en passant rive droite du ruisseau. Ca permet de bien rigoler en mode sanglier, et on finit par atteindre un bon pont de neige, 10m sous le chemin sur l’autre rive, très près du point où il faudra de toute façon déchausser.
Retour parking 13h, dans les temps pour mon coéquipier. Une sortie bien cool, malgré la neige pas idéale.
Topo mis à jour ici.

Pour le dimanche 12, sortie avec mon club. Le planning prévoit la col des Fouages sur une idée de Thomas: 1370m de dénivelé, 3.1 d’après le topo, départ à 1053m seulement. Même pas peur, d’autant que c’est mieux stabilisé que vendredi en principe.
Thomas passe me prendre à la maison à 6h20, avant de me poser au point de rendez-vous… puis de retourner à Voiron parce qu’il a oublié les peaux de ses skis. Il nous rejoindra au point de départ.
J’attends donc seul avec mon matos que les autres arrivent. Là-dessus, coup de fil d’Aurel à 6h30. Il vient de se réveiller… pour un départ à 6h30, ça commence bien.
On se répartit donc dans 2 voitures pour rejoindre le pont du Merlet au premier Villard. Il nous semble avoir lu quelque part qu’un départ plus haut est possible, mais on n’a pas vu la route en question. Ce serait pourtant pas du luxe vu le manque de neige en bas, mais personne n’est motivé pour aller à la recherche de la route magique, d’autant que personne n’a imprimé l’info et qu’on croit qu’il ne s’agit que de gagner 100m.
On doit encore attendre Thomas, puis Jérem qui vient avec sa copine.
Au final, pour un départ sensé être matinal, tout le monde (on est 8) est prêt à 9h…
Après 45 minutes, on a déjà monté 300m. Toujours pas de neige sur le chemin (juste quelques plaques par-ci par-là, mais on se rend compte qu’il y a un parking au bout d’une route carrossable sur le chemin à 1360m d’altitude. Personne n’est motivé pour redescendre chercher les voitures, donc on rage un peu mais on continue.
A 1510m on peut enfin chausser les raquettes et les ski, d’abord pour un bon chemin encore pas trop ramolli qui permet de franchir le verrou du vallon du Merlet. Ca monte efficace et ça commence à être joli.
A 1800m le verrou est franchi et on en prend plein les yeux: ce vallon de Merlet est juste une mine de courses de presque tout niveau. Presque parce que le ticket d’entrée est à 1200m de dénivelé et 2.1 en hiver et que ça grimpe très vite en niveau si on veut varier, mais il y en a même pour les amateurs d’extrême, et même en se limitant aux trucs à peu près envisageable pour le commun des freeriders, il suffit de lever les yeux pour voir des dizaines d’objectifs potentiels.
Pour notre groupe, l’objectif est l’un des plus proches de l’entrée du vallon. On bifurque donc assez rapidement et dès 1850m, ça commence à monter sérieusement. Vers 2000, on vient de dépasser le dernier petit dôme accueillant et il devient évident que la pente finale sera compliquée. Le nombre d’endroits pour attendre confortablement et en sécurité semblant assez limité en haut, les deux raquettistes purs du groupe préfèrent rejoindre le petit dôme pour faire une sieste en nous attendant. On décide qu’on les rejoindra pour le casse-croute.
La suite de la montée est longue, très longue. Et aussi raide, très raide. Philippe qui est loin devant moi s’arrête au bout de la dernière traversée avant le couloir final et commence à enlever les peaux. Je l’entends discuter avec Aurel et visiblement ils en chient grave avec le ski aval qui veut se faire la male en dehors de la trace. Tous deux continueront quand même la montée après avoir été rattrappé par Jerem qui prend le relais à la trâce.
Pour ma part, je suis en arrière avec Charlotte et Thomas. On monte à notre rythme et j’abandonne ma pratique de tout droit dans la pente alternée avec des S bien pentus au profit d’un suivage des traces des copains skieurs. Il faut rester concentrés pour rester dessus, mais c’est plus confortable, d’autant que j’ai découvert en chaussant tout à l’heure qu’une de mes raquettes avait perdu sa calle de montée et que donc je monte pieds à plat, ce qui est loin d’être confortable (note à moi-même: retrouver une calle de montée pour raquette TSL et réparer).
Charlotte finit par abandonner au pied du couloir final. C’est aussi à ce moment là que j’enlève les raquettes pour finir à pied, 30m sous le reste du groupe qui a fini par prendre la même décision après 2 conversions bien foireuses que je m’épargne volontier.
Charlotte se met à l’abris sous les rochers qui marquent la rive gauche du couloir et je rejoins donc Thomas et la copine de Jerem (dont j’ai oublié le prénom, honte à moi) qui me disent qu’ils arrètent là parcequ’elle est lessivée et que Thomas a des ampoules.
Je poursuis donc ma monté à pied dans les marches taillées par Jerem, Philippe et Aurel (merci à eux, c’est super confort de monter dans un bel escalier comme ça).
Arrivé au sommet, je prends quelques photos et je discute avec les trois autres, puis nous voyons Thomas et sa coéquipière de pause prolongée finir la monté!
Les 80m seulement les séparant du sommet et la facilité avec laquelle je suis monté dans les marches les ont motivés pour nous rejoindre. Thomas a laissé ses skis (mais pris sur son sac ceux de la demoiselle) ne se sentant pas capable de descendre le couloir à skis (il s’est remis au ski il y a 2 mois seulement pour faire de grosses randos, mais n’a pas encore un niveau extraordinaire, sage décision).
Le premier à redescendre est donc Thomas, puisqu’il ira droit dans la pente en technique de la ramasse. Une fois qu’il est à l’abris, Aurel puis Philippe se lancent, toujours dans ce couloir de montée.
Jerem va voir la traversée qui mène à un couloir secondaire moins tracé mais plus raide. J’ai assez confiance, vu le profil du bonhomme et les examens qu’il est en train de préparer (en lien direct avec ce qu’on est en train de faire). Sa copine suit. C’est un peu expo sur la traversée, mais je suis frontside, et ils ne galèrent pas. De plus Jerem envoie comme un sagoin dans le couloir. Il n’en fallait pas plus pour me motiver et je traverse donc à mon tour. Je laisse la demoiselle me précéder, et dès qu’elle n’est plus dans la pente, je me lance. Fantastique pente, seulement 2 traces devant et une neige type poudre dense.
Génial!
Après ce petit moment de pente presque raide (dans les 40° bien tassés), reste bien 350m de dénivelé en pente bien large autour de 35° jusqu’au point de pic-nic.
Virages géants dans une poudre un peu alourdie, mais parfaite pour le snowboard tout le long. Pareil pour le couple de furieux et même pour Aurel. Philippe, Thomas et Charlotte vont un peu moins vite mais se font bien plaisir quand même.
Après un long casse-croute comme seul le club en a le secrêt, il nous reste à redescendre. La neige a quand même bien transformé, mais ça reste agréable jusqu’au replat du Merlet qui est un peu chiant car plat et collant. Puis vient le chemin où la neige est franchement de la soupe, mais il y a de la place et assez de couche pour couper à travers bois jusqu’au point de déchaussage.
La suite de la descente (à pied sur 450m) sera très longue, mais on s’en fout, on a fait une sortie géniale et c’est une occasion de plus de bien rigoler.

Objectif de cette fin de saison largement atteint, malgré de petits imprévus: je me suis fait vraiment plaisir pour cloturer cette saison en beauté.

Photos du vendredi:







Photos du dimanche:
















Et bien, des jolies sorties pour une fin de saison… merci pour ce report QReuCK! Objectif de la saison plus que parfait pour toi, perso j’aurais pas eu les jambes pour ces dernières sorties, l’arrivée au sommet semble bien raide! Je me vengerai l’année prochaine. Sinon, de très jolies photos, j’adore la 15 ème.

Wahou, tu finis en apothéose là , et quel beau terrain de jeu .

Un bien beau report, ça me conforte dans mon envie de me mettre aux randos, mais vas falloir que je patiente d’avoir le niveau, tous le matos, et surement de trouver les bonnes personnes avec qui y aller

Ça me changerai des petites stations des Pyrénées Orientales

Super photo
Et la question du jour est : comment tu trouves la force de descendre après l’ascension, les jambes doivent être en compote.

Classe le report, merci !

Très simple, QReuCk commence à avoir de l’endurance, il ne ride pas en force, ne lutte pas contre sa board et sait s’économiser, ou bien il monte en chaise-à-porteur

C’est presque ça. C’est surtout un effort totalement différent: la montée, c’est au cardio que ça se joue tant que tu respectes ton propre rythme et que tu fais pas de lactates. La descente, c’est plus un problème de résistance musculaire, qui n’en est même pas vraiment un si tu as un peu de marge technique par rapport à la difficulté de la pente et à la qualité de la neige. Mais même si les photos peuvent être impressionantes, c’est beaucoup plus fatigant de descendre un truc peu pentu mais surtracé en neige béton que ce genre de pente dans la neige qu’on a eu en haut.
Et puis tu as le coup de boost mental d’une belle descente bien méritée.
Je t’avouerais que le portage en descente, c’est beaucoup plus fatigant je trouve (surtout là avec 450 mètres…).

Oui, un groupe +/- homogène est aussi très important, si tu as des Garennes avec toi que tu tentes de suivre tu craches tes poumons, la tête te tournes, les jambes lâchent, avec des pousses-cailloux tu te ruines les genoux et suivant le portage les hanches également à faire du sur-place. Perso lorsque je fais de la « balade en pente » , je cale mes pas sur mon rythme respiratoire et m’y tiens tant bien que mal en modulant l’amplitude de mes pas, sinon je me détruit en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire.

Pour les groupes peu homogènes, il faut savoir se gérer au sein du groupe:

  • dans un groupe plus rapide, conserver son propre rythme, marquer une courte pause boisson/barre énergétique là où ils attendent et repartir rapidement (idéalement juste avant les autres), toujours sur son propre rythme. Ils dépasseront bien assez tôt. Un rythme régulier est préférable à un rythme plus soutenu et de très longues pauses quand on n’en peut plus.
  • dans un groupe plus lent, ne pas hésiter à partir un peu devant (en vérifiant quand même que ceux qui sont à la traine ne forcent pas trop pour suivre le rythme, sinon ils le payeront plus haut…) et à s’arrêter assez souvent pour que tout le monde se regroupe et que l’écart entre les premiers et les derniers ne soit pas trop important (ça risque de démotiver le dernier, et le mental est vraiment important quand on est limite). C’est l’occasion de faire des photos. Toujours laisser le plus lent repartir en premier, lui laisser un peu d’avance avant de le doubler, mais faire en sorte qu’il n’ait ni à brasser dans de la neige physique (bien choisir les lieux de pause si possible, ou repartir quand même devant mais en attendant qu’il soit prêt à repartir), ni à se poser des questions d’itinéraire.

A mon avis, c’est comme ça qu’on obtient les meilleurs résultats pour le groupe.

Belle sortie ! Merci pour ton récit

Magnifiques photos
Combien de temps de montée et de descente?