Je prend le temps de vous raconter une erreur qui aurait pu (du) me couter très cher en espérant rappeler à tout les freeriders et les spliteux que la prudence doit être le maitre mot dans notre sport.
On décide avec mon partenaire de faire le Pic Ouest du Combeynot, avec un départ du Col du lautaret.
C’est une course assez soutenue, 1100m de D+, avec des pentes qui dépassent les 40 voir 45, des passages exposés aux barres rocheuses, piolet et crampons obligatoires.
Tout se passe bien jusqu’au sommet, mais en faisant une traversée d’une face en crampons pour atteindre la pente sommitale je remarque que la neige est très friable (genre gobelet) on a du mal à trouver des bons point d’appuis, je regarde en bas et je vois deux barres rocheuses qui s’enchaînent espacées d’une cinquantaine quintaine de mètres, la première doit faire une dizaine de mètres et la seconde est beaucoup plus haute.
Je me dit donc que pour la descente il faudra absolument éviter cette partie et dropper la face plus en amont pour éviter d’être exposer à ces barres.
On attaque la descente, beau temps, bonne poudre, belles courbes jusqu’à cette fameuse face (40° bien soutenue).
Malheureusement mon point de drop est trop bas et donc exposé aux barres, j’ai la flemme de déchausser et remonter, je m’engage donc (comme un co…rd que je suis) dans la face.
Je fait 3 virages et engage une traversé sur la carre et d’un coup la neige se dérobe sous mon snow et je me met à dévaler la face à toute vitesse direction la première barre, je cris un énorme NOOOONNNN, je plante le snow sur le premier rocher, ça me ralentit mais je passe quand même par dessus et j’atterris sur un petit promontoire neigeux 2m plu bas en plein sur la barre…énorme coup de chance.
Je me retrouve donc avec la carre sur ce promontoire, la planche à l’équerre avec la pente, et sept ou huit mètres de vide en dessous , j’arrive à me retourner pour être face à la barre et être un brin plus stable.
Là je me dit garde ton sang froid et analyse les solutions, j’arrive à attraper mon piolet mais la neige est trop meuble et je n’ai aucune accroche. Je ne peut donc ni remonter, ni aller à gauche , ni aller à droite. L’angoisse me monte.
Je me dit que la seule solution est de sauter la barre en espérant atterrir sur le snow pour ne pas me prendre la seconde barre plus bas qui est encore plus haute, je me prépare psychologiquement pour le saut mais je ne suis pas Travis Rice…
C’est à ce moment que j’entend une voix au loin qui me dit:" t’as besoin d’aide?" et là l’incroyable se produit: un guide anglais et trois aspirants étaient entrain de monter la face, ils préparent un amarrage avec les ski et en une dizaine de minute m’envoient une corde et un anneau, je ma vache avec un énorme soulagement.
Une remontée sur corde à bout de bras et me voilà en haut de la face sauvé et sans égratignures. mon collègue me dit que je suis blanc fluo.
La première phrase du guide, avec le flegme et l’accent britannique, à été « je pensai que tu voulais te faire une ligne un peu extrême »
Une franche accolade et des remerciements et nous voilà reparti.
Après analyse de la situation, l’excès de confiance couplé a une mini flemme (on peut aussi dire une grosse connerie) ont été la cause de cet incident, surtout que j’avais repéré le danger à la monté. J’en tire une énorme leçon.
Un gigantisme merci aux quatre guides, et à la chance…
Be safe.
une photo de la course, on a fait la face nord, l’incident a eut lieu à l’intersection de la ligne rouge et de la ligne orange.