[INTERVIEW] Gaston Pluton

«Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs**, en direct du système solaire sur la planète des fous, voici l’aiguillon sensible de l’Univers des surprises-parties, venu spécialement pour vous, jouer — sans compression ni formatage — depuis le « Big-Band-Cuivré » des origines jusqu’à nos jours atomisés, l’incroyable et formidable histoire sonore duRock’n’Roll!
Et maintenant roulez jeunesse ! Plein gaz et à toute vapeur !Avec Gaston Pluton! Et comme l’écrivent les New York Dolls sur son My Space : « Right on! »

Peux-tu nous parler un peu de toi ? Qui es-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Tes mensurations ? Plutôt thé ou café ?

Je m’appelle Gaston Mermillod-Anselme, mais mon nom d’artiste est « Gaston Pluton » (en hommage à la planète sortie du Système solaire) ; j’ai 24 ans ; je suis né sous le signe de la vierge ; j’ai une formation de «coiffeur pour dame» et de «barbier pour homme». Après avoir obtenu un « CAP » de coiffure, j’ai passé 5 ans dans des salons parfumés et au football-club de mon village. J’ai alors décidé de me consacrer à l’animation musicale.

Je bois du thé (vert et noir) et du café, issus ou non du commerce équitable.
__Pour mes mensurations veux-tu m’offrir un veston ou un caleçon ? Dans les deux cas tu es la bienvenue pour venir me mesurer ! __

Cette année j’ai accepté des propositions audiovisuelles avec « Fat » sur Canal, le tournage du clip de « Cochon Ville » de Sébastien Tellier, et récemment la bande-annonce du« Rock On Snowboard Tour»**. D’autres projets sont en cours. Avec notamment un jeune et talentueux réalisateur, mais pour le moment motus et bouche cousue !

Voici un exemple d’une matinée représentative de mon quotidien (extraite de mon journal de bord que je tiens soigneusement) :

« Je viens de briser une platine de ma console de mixage. À Lyon. Une faute de pilotage. J’ai laissé le tiroir du lecteur ouvert. Je l’ai shooté en plein « Surfin’Bird » des “Cramps”. À Rock-en-Seine j’ai fait pareil. Mais j’ai pu réparer. Pas là. J’ai fini la nuit en jouant les « CD » les uns après les autres. Pareil qu’un rythmeur de disques dans une surprise-partie des années 1960/70. Une boum quoi ! C’était cool. Mais j’avais les boules. J’ai péter mes Ray-Ban Wayfarer® (en trébuchant suite à une figure libre de air guitar — qui ne manquait pas d’audace). Crac ! J’ai dégommé mes vieilles boots rouges en faisant fumer le sol carrelé d’un dancing interlope. À grands coups de talon. Paf ! Mon Perfecto® est imbibé par le sel de ma sueur et les omniprésents monceaux de bière. Slurp ! Mais aussi pleins de méchants et puants impacts des vermines. Berk ! Mes cheveux sont oints du miel des souris. Love ! Assis en tailleur sur la moquette élimée de ma chambre, je nettoie soigneusement les surfaces scintillantes des compacts. Là où se trouve enregistrée la mémoire du Rock’n’Roll™, celle qui forme sa formidable histoire, toujours en marche… »

Comment t’es-tu retrouvé en finale du championnat de « Air Guitar » ?

En 2009, la veille du concours, on m’a dit que j’étais finaliste pour participer à la finale du championnat de France de « Air Guitar » (sélectionné depuis mes vidéos qui traînent sur la toile). Pourquoi pas ?
Je suis arrivé comme une bille à la « Maroquinerie » parisienne en prenant le 1er TGV depuis Annecy. Là, j’ai vu que les choses étaient très sérieuses. Ça rigolait pas.
J’ai perdu devant __« l’empereur »__Gunther Lovecar le jury a estimé que j’avais lâché ma guitare ! Grotesque ! Pourquoi j’aurais lâché ma guitare ?
Mais c’était une soirée bien cool, riches de rencontres. Notamment la belle Isabelle Chelley de « Rock’n’Folk » devenue ma copine…

Le « Air Guitar » est une drôle de discipline, sportive et musicale, où l’on présente une chorégraphie qui mime les stéréotypes des guitars héros. Tout cela devant des gonzes qui jugent les postures à la façon des compétitions de patinage artistique. Mais dans une ambiance canaille.
Un jour ou l’autre, on a tous joué aux rockstars dans sa chambre en écoutant de la bonne musique. C’est dingue comme le système arrive à récupérer des gestes qui relèvent de l’intime, de l’imaginaire et des jeux enfantins. Pour ma part c’est une attitude familière.

Tu es DJ avant tout. C’est une passion ? ça a démarré comment ?

J’ai participé de façon sérieuse à 3 formations musicales, commebassiste**.
Mais pour nous, les jeunes gens héritiers de la grande histoire du Rock’n’Roll™, la gestion d’un groupe est si compliquée. Il faut d’abord se demander ce que cela peut signifier de vouloir être un rockeur à l’aube de ce nouveau siècle ?

C’est peu à peu en jouant dans les bars que j’ai pris goût à mixer, ou plutôtà dansersur les disques que je joue. Car quand je joue des disques — et je joue « que » les disques que j’aime (ça paraît con de dire ça, mais bon nombre de mes collègues n’ont pas ce privilège-là) — je me laisse porter par les airs ambiants, pour tenter encore et toujours de passer le «mur du son» !
Nous les disc-jockeys, nous sommes les ménestrels des temps modernes. Maintenant qu’une certaine ambiance musicale est partout omniprésente, c’est peut-être le silence qui est Rock’n’Roll™ ! Je vais essayer de danser en silence !

Quand tu es chez toi, tu écoutes quoi?

Je réside au « Pays du Fromage Rond » (le fameux « RF »:le Reblochon Fermier**) dans une marque déposée de l’enchanteur Val de Thônes (près du Grand-Bornand et de La Clusaz):« Lake-Annecy-Ski-Resorts®** ». Un endroit « rurbain » en totale mutation. J’y suis bien.

Quand je suis sur mon ordinateur, j’écoute souvent une station « locale-internationale », de mes amis de la « **Web-Radio-Meuh ».
Sinon beaucoup de standards de Rock’n’Roll™, il y a tant à découvrir. Hier j’ai reçu de New-York un somptueux album produit en 2002 qui manquait à ma collection : «Martin Rev» (chez « Roir ») «Daydreams» ou «Martin rêve» ! J’ai vu Alan Vega en concert avec sa compagne : magnifique ! Tous deux m’inspirent, et j’écoute sans cesse leur formation : "Suicide ! "
En France j’aime les compilations de « Princesse Connard » (Chocomix) et « Oui-Oui ». Le split du groupe est regrettable. J’ai tous les disques d’Étienne Charry, c’est mon artiste français préféré. Je rêve qu’il produise mes chansonnettes que je compose actuellement. Un jour peut-être…

**Tu animes le « Rock On Snowboard Tour « depuis plusieurs années, tu en es même devenu un des emblèmes je dirai. Comment ça a débuté ? Qu’est ce qui te plaît dans cet évènement ? Tu y fais quoi ? Une de tes journées/soirées lors du ROST ça donne quoi ?

C’est avec un plaisir grandissant, que j’attends désormais ce traditionnel rendez-vous hivernal. Chaleureux et privilégiés moments, au milieu de ce monde qui fond. Comme un long et doux baiser, dans une ruine irradiée.

J’ai découvert le « Rock on Snowboard Tour » avec la tournée de 2009. C’était top flambant et bien dézingué ! L’organisateur Gaylord Pedretti est un mec au poil. Le staff est vraiment sympa. Et le niveau des sportifs très haut. On se marre bien.
Pour te donner une idée de l’intensité, j’y ai joué dans la neige en boots vernis et en veston dans le vent,plus de 20 heures de mixdans le week-end (dont 11 heures à la suite sans pause !).
Oui, Gaylord dit que je suis la mascotte officielle du « Rock on Snowboard Tour »! C’est un honneur.

Tout a commencé, comme toujours, par une simple et belle rencontre, voici à ce sujet un extrait de mon journal « Go ! go! Rock On ! »:

Le jour où j’ai rencontré Gaylord (le boss du « Rock On »)

Voici venu enfin le temps du « Rock on ». Soudain, à la vitesse d’un flash, le souvenir oblique sur le miroir du disque, en direction d’un certain été… Le dimanche 29 août 2009, tempête de ciel bleu, soleil de Californie. Je joue pour la 1ère édition du « Vans Concrete Week-end » à Annecy2018 (un contest de street & bowl). En bondissant pendant le show — comme il se doit — j’ai une mèche de cheveux (du vertex) qui reste coincé dans la structure tubulaire de la scène. En retombant je flotte un instant dans les airs, suspendu par mes cheveux, qui craquent. Arghl ! Je m’étale au sol en roulant. Badaboum ! Les spectateurs, témoins de l’acrobatie capillaire, m’acclament joyeusement. (…) À peine relevé, je distingue en ombre chinoise, dans le radieux contre-jour, une droite et élégante silhouette, à laquelle les « Fleuristes » me présente : « Avec ta belle tête de gros lapin, tu es des nôtres pour le premier Rock On Tour ! » Ça alors, c’est Gaylor Pedretti ! Sapristi !

__En route avec les amigos !

Vendredi 16 octobre, 6h du matin, rituel zen dans la salle de bains. Je taille et cire ma moustache, mes favoris et ma barbichette. À la gare routière de Stônes-City (capitale du Fromage Rond) je me laisse glisser dans le « déplaceur de gens ». Le pilote est mon pote, il a collé un sticker « Gaston Pluton » (dessiné par la talentueuse Miss Cherry) sur le tableau de bord de son car à impériale. Dans la cité lacustre nous embarquons pour la 1ère date du « Rock on Snowboard Tour ». Au cours de cette journée, je vais rencontrer moult charmants personnages, qui pour la plupart deviendront de solides camarades, de fêtes, de business et d’amitiés : « Fafa » le cameraman — grâce à lui j’apparais entre autres sur MTV — (…) Julien Haricot de Skull Candy et Scorpion de chez Monster (des marques pour qui il m’arrive de jouer). Et bien sûr : le « Magic staff » à Gaylord. __

__Mon premier snow show au Rock on

Le 1er show de la tournée a lieu le samedi 17 octobre 2009, dans un singulier endroit, au ciel chromé et à l’air mouillé : Amnéville et son « Snow Hall ». Une sorte de parc d’attractions au concept montagnard (piste de ski et spécialités gastronomiques). Après la balance, les fleuristes Ben, Tryphon, Davis et Roman, posent leur matos et commence un long drink « à la Martel-Fissure » (leur spécialité avouée, rarement j’ai ici autant picolé avec des gonzes !). 15h, je suis à mon poste, derrière les platines, en « mode combat ». Je cale mes Ray-Ban, je câline ma moustache, je donne un coup de talon avec mes redboots, j’appuie sur le bouton « start »… Rugit alors « Rock’n’Roll High School ! » des Ramones, let’s go ! Pleins gazs et à toute vapeur. Ça cogne très dure jusqu’à la remise des prix en fin de soirée, où là c’est l’apothéose. Jump, stage diving (mais sans réception !), headbang à gogo, et catch général dans l’hôtel, où j’assiste en direct à la destruction du mobilier et à un lancer de distributeur de boissons. Bling ! blang !

Go ! go! Rock On !__

Après les 2 Alpes (en boots et Perfecto sur le glacier à 3600 m) ; les plus de 20h de mix dans le blizzard à Avoriaz (mon record : 11h non-stop) ; les roulades dans la neige à Serre Chevalier avec Luc Alphand ; le concert à Piau-Engaly avec le hard Dj toulousain Mike Rock ; les promenades dans le super tour bus ; etc. Bref, de simples mais édifiantes séquences. En avant toutes pour l’édition 2012/13 ! Hip, hip, hip, hourra ! »____

**La neige c’est ton truc ? ou tu es plutôt coquillages et crustacés ? Et le snowboard ?

J’aime la neige mais je ne pratique pas de sports d’hiver. Je comprends cette idée de corps en liberté, mais je préfère danser ! J’aime la neige« enveloppante et douce »**. Je ne me lasse pas de lire la « psychanalyse de la neige » de mon voisin Gilbert Durand (le génial disciple du non moins génial Gaston Bachelard).

J’aime les coquillages et les crustacés mais j’ai un problème avec les arêtes de poisson. Car même si on m’affirme « sans arête » si il y en a une, elle est pour moi !

Quant ausnowboard**, j’ai été initié par Luc Alphand à Serre Chevalier. C’est rigolo mais ce n’est pas un moyen de transport.

Tu es un peu allumé comme mec non? On m’a dit que tu faisais même tes courses avec tes santiags rouges et toute la panoplie… C’est pas juste un personnage alors?

Ce sont les accessoires indispensables à tout rockeur qui se respecte.
Mais je suis surtout un mec qui fait des choix et quiassume ses choix**. Je m’éclate parce que je joue les disques que j’aime. C’est la condition sine qua non. Souvent dans des charmantes ambiances. Avec des mecs et des gonzesses très cool.
Qu’est-ce que tu veux faire d’autre dans cette civilisation de crétins ? À part « jouer fort du rock et se taper la tête contre les murs » comme disait notre ami Lux Interior des Cramps !

Voici une dédicace que j’aime bien deMarilou Jade Bambou,une jolie fan : « Pieds vernis de cOnfiture de fraise, cigaret moulant jusqu’à la ceinture en cuire NOire, Chemise Open à petit pois, Lunettes micrOcOsmOses & Cheveux Gras Cascadés imbibés de Biére Brune. Tout ça de haut en bas, un certain gaston pluton. »

**Quand on te regarde derrière tes platines, tu es toujours à fond, tu ne t’arrêtes jamais. Tu nous donnes ton secret pour avoir autant d’énergie?

Pour moi c’est prendre ses désirs pour des réalités, car comme dit Patrick Eudeline : « Après ça va tout seul, car la vie donne toujours aux rockers ce qu’ils cherchent » et c’est vrai ! Et comme chantent les Ramones« Let’s go ! »**

Crédits photos: Nico Lafay et Bastien Horvoros

Un très grand merci à toi Gaston pour nous avoir accordé un peu de ton temps très précieux à quelques jours du ROST. On te souhaite beaucoup de réussite dans tout ce que tu entreprends!

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Excellent le bonhomme, il s’est mettre l’ambiance

ça c’est clair!

je me rappellerai toujours du ROST à Val Tho l’année dernière… On se pointe au bar où il y avait la soirée le samedi soir. On arrive les premiers, y’avait personne sur la piste (ni même aux tables) mais derrière ses platines, il y avait monsieur gaston pluton, A FOND!! Rien qu’à le voir bouger, t’as la patate J’adore!

Grave, il met vraiment la patate ce mec, j’étais déchainé autour de ces platines à la soirée pour finir par .

Thank’s Tink pour cet interview .