Népal : une cordée française portée disparue
"Ce sont les télés népalaises qui ont annoncé la nouvelle: sept Français, dont l’alpiniste chevronné Daniel Stolzenberg, seraient morts dans l’Annapurna. Le ministère français des Affaires étrangères refusait hier après-midi de confirmer le décès des sept alpinistes et de leurs sherpas, tout en se disant « extrêmement inquiet ».
« Pour nous, les recherches se poursuivent », déclarait Agnès Romatet-Espagne, sous directrice de la presse au Quai d’Orsay. Mais seuls quatre sherpas ont été retrouvés sains et saufs, sur les vingt deux membres de la cordée.
A la faveur
d’une éclaircie
Ils ont été secourus hier par hélicoptère à la faveur d’une éclaircie, après quatre jours d’une tempête de neige inhabituellement précoce qui avait isolé l’expédition en route pour le sommet du mont Kang Guru (6981 mètres).
Le mauvais temps a compliqué le travail des secours, retardant de samedi à dimanche le décollage d’un hélicoptère vers le site du campement.
Témoignage
L’un des porteurs survivants a déclaré aux médias locaux devoir la vie sauve au fait que lui et ses trois compagnons se trouvaient à l’extérieur des tentes lorsque la tempête s’est abattue jeudi sur le campement.
« Quatre porteurs ont été secourus jusqu’à présent. Nous ne savons pas ce que sont devenus les autres mais nous faisons de notre mieux pour les retrouver », a indiqué le président de l’Association des secours en Himalaya.
L’expédition s’est retrouvée piégée par les premières neiges, qui apparaissent habituellement plus tard dans le mois et qui ont déclenché une avalanche, selon lui.
D’autres alpinistes pourraient être isolés en haute montagne par l’arrivée précoce des premières neiges hivernales.
Le ministère français a précisé que « toutes les autres expéditions », dont il avait connaissance « ont été localisées et ont soit rallié leur camp de base dans la zone, soit sont en train de redescendre ».
« Compte tenu des conditions atmosphériques actuelles » sur l’Annapurna, le ministère a déconseillé « formellement tout déplacement dans la zone ».
La France a envoyé des renforts à son ambassade à Katmandou, dont un officier du peloton de gendarmerie de haute montagne.
Pour ce type d’expédition au Népal, qui compte huit des plus hauts sommets du monde dont l’Annapurna (8091 mètres), les alpinistes disposent d’une fenêtre très brève entre la fin des pluies de la saison des moussons en septembre et l’arrivée de l’hiver.
David Stolzenberg, 60 ans, avait coutume, selon son frère Jacques, d’organiser chaque année une expédition avec des amis dans l’Himalaya.
« Que de la montagne »
Passionné de montagne et amoureux du Népal, il s’était investi dans la formation de jeunes Népalais à Chamonix, pour les aider à créer un corps de guides diplômés (et rémunérés comme tels) dans leur pays. Son expérience l’avait aussi amené à la barre des tribunaux français comme expert, comme en 1996 lors du procès des organisateurs d’une randonnée dans laquelle deux adolescents étaients morts près de Clermont-Ferrand: « Il n’y a pas de haute-montagne et de basse-montagne, il n’y a que la montagne, et quand elle se fâche, c’est toujours très difficile », avait-il déclaré ce jour-là. "
Source : lindependant.com