Salut Sou’,
Il est difficile de répondre, car nous avons peu de retour sur la « compétence/expérience/connaissance » des personnes qui se font prendre … et nous n’avons pas écho non plus de tous les accidents ou incidents d’avalanche.
Donc je ne pourrais te répondre de manière « définitive ».
Mais bon, si je pense à tous les accidents que je comptabilise chaque année depuis quelques années, je répondrais « les deux mon capitaine » !
En gros, tout le monde se fait prendre. Quand je dis tout le monde, c’est tout le monde, quelle que soit l’expérience. Chaque année, des guides, des pisteurs, des moniteurs, des cafistes, des individuels expérimentés, des experts, des personnes avec 3 ans d’expérience, 6 mois, etc. se font prendre … et je ne vois pas de majorité ressortir. Ou peut être plus des gens avec de l’expérience (un minimum) … parce qu’ils sortent plus souvent que les novices et dans des endroits plus exposés.
Pour les gens « expérimentés et compétents » a priori, on peut effectivement parfois dire que c’est un excès de confiance. « Je me suis jamais fait prendre depuis 30 ans que je ski, je connais la neige, j’ai fait des stages ou j’ai un diplôme » … et j’en oublie les règles de base et me fait bananer alors même que la montagne me faisait des appels de phare !
Pour les gens sans expérience … ben, ils n’ont pas d’expérience. Mais souvent, ils n’ont même pas conscience du danger. Pour certains, a priori, l’avalanche est un truc qui se surfe ou se ski tranquille, on en sort facile. « Faut voir comment les pro riders arrivent à distancer l’avalanche, ou même à la surfer parfois ! Facile, je peux faire pareil ! ». Sauf que pour ça, il faut de l’expérience, des jambes et de la chance aussi.
Et puis parfois, il y a également les gens qui n’ont pas le bol, parce que c’est le talus de 10 mètres qui va se décrocher et les entraîner dans le lit de la rivière, où ils se noieront …
C’est un peu simpliste, mais je crois qu’on trouve de tout dans les avalanches !
Nous, tout ce qu’on essaie de faire, c’est donner des conseils de base, de donner des canevas de questions à se poser sur le terrain.
Pendant, la formation, vous n’entendrez pas parler de faces planes et autres gobelets. On shunte la nivologie pour se focaliser sur les comportements basiques, les signaux basiques (les appels de phare de la montagne), les bonnes questions à se poser (à la maison, sur le terrain, dans la pente), le choix de la trace …
Après, ça plaît ou ça plaît pas …
Bon, allé, j’ai du taf moi !
A+