Snow-fr et Beija sur le Mt Blanc
Récit d’une ascension
Le départ à eu lieu vers 7h30 depuis le chalet, pour une arriver au refuge vers 12h. Suivi d’une nuit avec un réveil à 2h, pour un sommet de 4810m à 7h05.
L’ascension s’est effectuée du mardi 26 au Mercredi 27 Juillet 2005, par la voie normale, avec un guide (et mon père).
( plus d’une trentaine de photo à 52ko environ, pour un total d’un peu plus de 2Mo)
Et puis tiens, une p’tite chanson qui va avec pendant la lecture ,ici
Préparation - Lundi 25*
Matériel nécessaire (liste fournie par la maison des guides):
-Vêtements chauds (sur-pantalon, veste à capuche, fourrure polaire, bonnet, …)
-Gants ou moufles
-Guêtres
-Lunettes, lunettes de glacier ou masque de snow
-Gourde, lampe frontale, crème solaire
-Chaussures de haute montagne (semelle rigide)
-Crampons piolet
-Baudrier, casque
Là vous êtes contents parce que vous avez réussi à bien bourrer le sac et à tout mettre dedans
Et votre père arrive et dit:
« t’as réussi à tout mettre dans ton sac??? »
" "
« Même la bouffe? »
" "
Notez bien le principal:
-les barres de céréales et l’eau. Oubliez le reste parce que ça sert franchement à rien.
Un parce que l’altitude coupe la faim. Deux parce que le cuistot du refuge cuisine bien
Partie I - Mardi 26*
Réveil vers 6h30 pour un départ à 7h30 du chalet
Petit déjeûner consistant conseillé (tartine, beurre, petit pain, thé)
Et c’est parti pour rejoindre le téléphérique de Bellevue (départ des houches)
Arrivé en haut vers 9h (après avoir attendu le guide et 1/2h de queue)
Pour prendre le train menant jusqu’au Nid d’Aigle
Notez que les passagers de la prochaine benne devront attendre le train de 10h
Qui à dit que les gens marchent pour trouver la solitude de la nature?
(et encore, j’ai pas pu prendre tout le monde, ya encore tout plein de gens sur les bords de la photo)
Il parait que ce jour là on était 350 à vouloir monter.
A savoir qu’il existe 2 grandes voies. La voie normale par le refuge du Goûter. Et la traversée du Mont-Blanc. Il existe aussi une voie Italienne.
Sur les 350 (apparement) moins d’une centaine, voir beaucoup moins, arrivent au sommet.
Départ du Nid d’Aigle (2372m) direction Tête Rousse, puis le refuge du Goûter
Départ dans les nuages (un petit frisquet)
Mais le beau temps s’amène
Quand on sait qu’hier c’était orageux et que demain en fin d’après midi les orages doivent revenir (ils reviendront le surlendemain)… On est vraiment monté pile-poil quand il le fallait.
Entre le Nid d’Aigle et Tête Rousse
Sur le 2ème plan, sur le haut des parties rocailleuses, le but de la journée, le refuge du Goûter
P’tite photo de là où a été prise la précédente (100m en bas)
Tête Rousse (3167m). Qui sert aussi de refuge pour l’ascension du Mt blanc.
Soit quand le refuge du Goûter est complet, soit pour camper sans se les peler
Partie la plus dangereuse de la journée. Dans les 24h il y aura 2 morts
Cette zone est dangereuse à cause de son degrès de pente et de ses éboulements fréquents de pierres.
Un cable a d’ailleurs été placé entre les 2 moraines pour s’assurer et pouvoir courir afin d’éviter les chutes de pierres.
Après cette traversée, la suite ne révèle plus de la randonnée, mais de l’alpinisme
Une photo comme ça
Comme je disais, maintenant c’est de l’apinisme.
Baudrier, casque, corde.
Les plus gros risques: chutes de pierres. Dévissage (pied mal placé, et zou, vous partez et vous ne revenez plus). chute de personne ayant dévissé. chute de pierre par personne inattentive.
Arrivée au refuge de l’Aiguille du Goûter (3819m), vers 12h si mes souvenirs sont bons
Comme vous voyez, pour l’instant ya personne (on est dans les 1ers) et c’est tout propre.
Petite anecdote. On marche tellement vite (sans vouloir etre prétentieux), que si la météo l’avait permis, on aurait fait le Mt Blanc en UN jour.
P’tite photo du guide (qui est très grand. comparez, je fais 1m81)
Guide seulement en été, vu qu’il vit à… Nice! Et bosse dans un autre domaine.
Notez le bon plan. Si vous aimez la marche, devenez guide. Vous marchez, vous vous faites plaisir, et vous êtes payés pour ça
La montée depuis le refuge.
En arrière plan, dans la partie éclairée par le soleil, vers les 2/3 de la photo en partant de la gauche, le Nid d’Aigle
Entre l’arrière et le second plan, sur la gauche du bout du glacier (de droite), Tête rousse
De ce même glacier jusqu’à mes pieds, la partie Alpinisme dangereuse de l’ascension.
15h. Alors que je me repose sur le lit, un hélicoptère ce fait entendre. Hélicoptère de secours en montagne.
Un Alpiniste vient de dévisser dans la montée entre Tête Rousse et le Goûter (1mort).
A la même heure, sur la voie n°2 de l’ascension, des Serracs du Mont-Blanc du Tacul s’éffondrent sur une cordée qui redescend. 1mort, 3 blessés, et 4 disparus.
La route vers le Mt Blanc que l’on prendra demain tôt.
Et voila la tête des dortoirs lorsque le refuge se remplit ^^
En attendant, dodo pour être frais demain matin
Partie II - Mercredi 27*
Réveil vers 2h. Mais comme on est pas très matinal, on ne partira qu’à 3h (au grand dam de notre guide )
A partir de maintenant, c’est piolet, guêtres, crampons, et wear de snow.
(notez l’emplacement de l’apn. Sur l’épaule droit Pour pouvoir le sortir le plus rapidement possible, sans effort)
A quelques mètres du refuge, tout ceux qui préfèrent dormir dans une tente
(enfin… « préfèrent » … c’est plus une question de moyen . en effet, le refuge n’est pas gratuit (ah non! ça non!))
Sans problème jusqu’ici. Le Dome du Goûter (4304m), et son début de lever de soleil vers 5h.
Ya pas à dire, l’apn peut pas prendre de telle photo (le numérique c’est nul), mais toutes ces petites lampes frontales qui se baladent sur la névé… c’est beau.
Lever de soleil qui rend mieux avec le numérique, depuis le refuge Vallot (4362m, celèbre pour le nombre d’alpiniste qu’il a sauvé!)
… Voila, à partir de là ça se gate.
Le vent (environ 60km/h ) me donne froid, et m’oblige à décupler mes forces. Mes ampoules que j’avais oublié reprennent le dessus, la fatigue me submerge.
Il n’y aura plus de photo jusqu’au sommet.
Je peux juste dire que je n’ai jamais eu autant froid de ma vie. J’étais en hypoglissémie, fatigué, glacé, avec ce mal aux pieds, avec le mal des montagnes qui m’a pris, à la limite de l’inconscience vu que j’avançais sans penser. Et j’ai très franchement cru que j’allais y passé
Surtout quand j’ai commencé à douter « j’y arriverais pas, j’y arriverais pas. J’en peux plus. J’ai envie de m’endormir ici, pas grave si la neige me recouvre »
Et pourtant je fais de la marche en montagne et haute montagne depuis plus de 7ans (et je fais du ski (puis du snow) depuis mes 2ans). Et pourtant… c’est pour vous dire le niveau physique recquis pour l’ascension.
J’ai aussi appris que le mal des montagnes pouvait toucher tout le monde, entrainé ou pas, habitué à la haute montagne ou pas.
Bref, ce qui ma poussé à continuer, ce n’est pas le rêve que j’avais de monter sur le toit de l’Europe, non, ce qui ma redonner envie, c’est snow-fr « le faire pour snow-fr ». J’avais promis à Seb et aux autres admins d’y arriver, alors hors de question de reculer.
Il le fallait. il le fallait pour snow-fr. Pour que…
Snow-fr repreZente sur le Mt Blanc
Et snow-fr peut se vanter d’etre representé jusqu’à 4810m d’altitude!!!
Et le Mexique aussi!!!
YAHOOOOOOOOOOOO
A 7h05, Beija et snow-fr ont mis pied sur le sommet le plus haut d’Europe!!!
Mais qu’est ce qu’une ascension sans sa redescente? … un véritable supplice
En effet, je vous ai dit précedemment que j’ai oublié toutes mes peines pour parvenir à mes fins. Mais une fois atteint, la fatigue n’avait pas disparu. Pire, elle avait doublé, car mes forces pour parvenir au sommet avait augmenté. Donc forcement, il ne restait plus rien pour la descente.
Sans parler de cette hypoglissémie, de ce mal, de ce vent glacial (on dirait pas hein sur les photos? bah pourtant ça souffle à plus de 60km/h)
Et c’est au grè des coups de gueule du guide que j’ai réussi à redescendre, en croyant maintes fois que j’allais moi aussi dévisser.
Ici après mettre fait passer un savon parce que j’en pouvais plus et que j’ai voulu m’assoir.
(Sur la Petite Bosse, 2ème en partant du Mt Blanc)
Ici avec mon père en face du refuge Vallot, où j’ai commencé à me reprendre
et ici, sur le Dome du Goûter, où je regambadais comme un cabri
La suite sans photo, parce que vous connaissez déjà le chemin.
Repos d’1/4h au refuge, descente de la zone dangereuse dangereusement vu que le guide poussait un peu beaucoup (qu’on a descendu en 1h quand même).
Et j’allais presque oublié. dernière frayeur:
en descendant, je me prends une pierre sur le casque (pas énorme donc c’est allé), et par reflexe un peu simpliste, je me tourne vers mon père et je dis « elle vient d’où cette pierre? ». Et là mon guide ordonne sur un ton plus ferme que normalement « sur la gauche! par sur la gauche! »
Et de là on a pu apercevoir un magnifique éboulement (qui n’a fait aucune victime).
Voila, en gros. après on a laché le guide à Tête rousse pour qu’il rentre vite vite chez lui, et avec mon père on a descendu comme 2 paquets tout mous et lessivés les 800m(de dénivelé) restant… Mes cuisses s’en souviennent encore
Et pour vous rappelez que le montagne est dangereuse. Quelques heures après, un Alpiniste est mort comme celui de la veille. En dévissant dans le couloir entre Tête Rousse et le Goûter.
Je vous donne ici l’itinéraire utilisé pour l’ascension voie normale du Mt Blanc
(incomplet! je compléterais avec une photo plus grande quand l’apn sera de retour )
DédiKas :
Cette ascension bien sûr, je la dédie à snow-fr et tout ses membres. Cette ascension est la votre.
Je la dédie aussi au Mexique.
A Pauline et Candice (si elles passent par là )
Mais aussi pour la montagne, pour ma passion.
Ainsi qu’aux 7 Hommes qui ont perdu leurs vies lors de mon ascension, dans ce massif du Mt Blanc
Je tiens aussi à remercier,
Mon père, qui signe ici sa 2ème ascension
Notre guide Niçois (même si vers la fin le rythme était trop poussé)
Chamonix et son bureau des guides
Et rappelez vous bien. De bonnes conditions physiques sont nécessaires pour cette ascension. Avec un age minimum de 18ans (et encore!).
Et surtout! n’oubliez pas que par nature, la montagne est dangereuse, alors ne faites pas n’importe quoi